Georges est un jeune presque comme les autres. Il est arrivé en France à tout juste 15 ans après avoir traversé cinq pays, plusieurs déserts et la mer méditerranée.
Je pensais venir rencontrer des migrants. J'ai découvert une île merveilleuse couverte de lauriers fleuris et ciselée de criques d'eau turquoise. Je pensais voir la défaite de l'Europe, j'ai découvert la promesse de l'avenir.
Venir à Lampedusa après avoir été à Calais, Paris et Vintimille c'est un peu commencer une histoire par la fin, remonter une rivière à contre courant. JohnWest, Tony et les autres ont 15 et 17 ans. Ils ont connu l'enfer libyen et rêvent de se couper les cheveux.
Amin et ses amis essaient de se souvenir par où ils sont arrivés en regardant les bateaux du port. Dans leur rafiot, ils n'avaient qu'une boussole pour s’orienter. Pour eux, comme pour tant d'autres, Lampedusa est un leurre.
A la nuit tombée, Fabio est serveur et PapaNino aide comme il peut. Jean Mermoz et Abou espèrent la suite, sans trop savoir ce qu'il va advenir de leurs vies.
Lampedusa, juillet 2017. Une semaine pour observer et tenter de comprendre ce qui se joue.
Je suis venue pour voir les migrants, je vois les plagistes.
D’un côté, une expulsion pour mettre à l’abri plus de 3900 personnes dans des centres d’hébergements, des gymnases, des hôtels, des centres aérés à travers l’Ile de France et de plus en plus loin.
De l’autre, à la Porte de la Chapelle, un bâtiment désossé meublée des tiges de métal d'échafaudages, de toiles imperméables et de cabanes de bois. Ce qu’on appelle le “centre humanitaire”.
Après un long moment loin de Calais, j'y retourne. Revoir les acteurs associatifs, militants, bénévoles et les exilés. Le même jour que N.Sarkozy, quelques jours avant F.Hollande, quelques semaines avant le démantèlement annoncé par le gouvernement. Perdue, une nouvelle liste s'impose. La dernière ?