Site proposant un vaste corpus de référence de documents, études, réflexions et ressources sur l’histoire coloniale de la France (première et seconde colonisation), ainsi que sur ses traces dans la société française postcoloniale d’aujourd’hui.
Les chercheurs travaillant sur la guerre menée par les « sections de grottes » de l’armée française qui ont utilisé des gaz toxiques contre les personnes qui y étaient cachées constatent que l’accès aux archives de la guerre d’Algérie reste entravé. La revue « XXI » y consacre un dossier et les associations mobilisées pour le droit des citoyens à l'accès aux archives lancent une nouvelle alerte.
[Rediffusion] La volonté d’Emmanuel Macron de « réconcilier les mémoires » des différentes catégories de victimes de la guerre d’Algérie quitte à faire dans certains cas l’économie d’un regard historique sur la véracité ou les mensonges des récits sur lesquels certaines mémoires se sont constituées, connait de sérieuses limites.
Sur la vie brève de Fernand Iveton (1926-1957), membre du parti communiste algérien, dont l'engagement, comme l’a écrit Pierre Vidal-Naquet « n’est pas une adhésion directe et personnelle à l’ordre (ou au désordre) établi en URSS et dans les “démocraties populaires”, mais une protestation hautement morale et hautement politique contre l’ordre colonial, l’ordre infâme, raciste, qui règne à Alger ».
Jacques Inrep, ancien appelé en Algérie, revenant sur les photos qu’il a prises à l’armée de documents qui ont été transmis et publiés par Pierre Vidal-Naquet, demande l’ouverture réelle des archives. Dont les notes de service officielles de Massu et de Salan qu’il n’a pas eu le temps de photographier, ordonnant explicitement de pratiquer la torture et d’assassiner les prisonniers.
Le 5 février, une stèle à l’émir Abdelkader a été inaugurée à Amboise où il a été détenu de 1848 à 1852. Le matin, l’œuvre qui représente sa silhouette découpée dans une feuille d’acier a été vandalisée à sa base. La détention antérieure de l'émir à Toulon, qui a joué un rôle important dans son évolution intellectuelle, est restituée dans une exposition mobile diffusée par l’association Ancrages.
Le 26 janvier, le président s’est adressé à des « représentants des pieds-noirs » pour « continuer de cheminer sur la voie de l’apaisement des mémoires blessées de la guerre d’Algérie ». Les souffrances des Européens qui quittèrent l’Algérie en 1962 ne sauraient être contestées. Mais certains propos laissent perplexes et ont suscité les réactions des défenseurs de la mémoire des victimes de l’OAS.
« L’Empire qui ne veut pas mourir. Une histoire de la Françafrique » : ce livre monumental propose au grand public une vision passionnante de l’histoire coloniale et postcoloniale de la France qui marque un saut d’envergure dans nos connaissances de ce passé trop méconnu, et des traces profondes qui en subsistent aujourd’hui. François Gèze en propose ici une recension détaillée.
Des policiers poursuivent un Egyptien qui se jette à la Seine. « Un bicot, ça nage pas », lâche l’un d’eux. Des juges l’ont condamné pour injures racistes. Selon Arié Alimi, avocat de la victime : « Nous ne sommes pas habitués en matière de racisme dans la police à des condamnations aussi claires ». Les recherches d’Alain Ruscio expliquent l'origine de ce mot emblématique d’un racisme qui revient.
Il y a 60 ans, un monde colonial s'effondrait, celui de l'Algérie indépendante naissait. Dans « Algérie 1962. Une histoire populaire », l'historienne Malika Rahal s'attache en mobilisant des sources nombreuses et variées à restituer les expériences vécues cette année-là par les habitants du pays, Algériens et « Européens ». Nous publions l'introduction de cette fresque passionnante.
Le 5 décembre 2021, les cérémonies à la mémoire des morts pour la France pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de Tunisie se sont terminées par la reprise du « Chant des Africains ». C’est une sorte de « larcin mémoriel » puisque ce chant qui dit « lorsque finira la guerre, nous reviendrons dans nos gourbis » était celui des indigènes de l’armée française. Par Alain Ruscio.