Professeur certifié de lettres modernes, qualifié maître de conférences, docteur en sciences religieuses (spécialité sociologie des religions).
Poitiers. - France
Que faire devant l’état déplorable du monde ? Comment vivre tous ensemble heureux face au déferlement des passions égoïstes et tyranniques ? Suffit-il de nous donner la main pour espérer que tout aille mieux ? Est-ce bien réaliste alors que l’homme est un loup pour l’homme ?
On s'émeut, depuis une semaine, du sort des civils ukrainiens alors qu'on ferme les yeux, depuis des décennies, sur le destin tragique de nombreux peuples opprimés à travers le monde. Comment, dans ce contexte, se prétendre universaliste et faire la leçon ?
La rentrée 2021 place Eric Zemmour au coeur des attentions. L'annonce pressentie de sa candidature et la publication à venir de son prochain livre s'inscrivent dans une actualité médiatique saturée à laquelle s'ajoute une récente relaxe en appel pour ses propos ouvertement anti-musulmans. L'occasion d'en remettre une louche sur la stigmatisation d'une partie de nos concitoyens.
La France n’est pas islamophobe. Personne ne peut souscrire à ce registre. Tout le monde sait en revanche qu’on y entretient des peurs et des doutes parfois légitimes. Et que, dans ce contexte-là, il appartient à tout musulman de tenir un discours qui le définit non pas comme sujet d’une communauté mais comme citoyen œuvrant à l’ouverture d’espaces d’écoute et de confiance mutuelles.
Dans un contexte national meurtri par le terrorisme, le grain à moudre est engageant pour les prêcheurs de haine qui participent à l'émiettement du tissu social, à la destruction de la société civile et à terme au chaos. Les haineux de tous bords sont séduits par la même rhétorique d'agression entre assauts de l’islamisme conquérant et velléités anti-musulmanes.
Certains détracteurs musulmans persistent à nier l’évidence des découvertes nouvelles de la recherche historique. Celles-ci invalident désormais le substrat de la tradition musulmane dont les grandes lignes prévalaient naguère dans les milieux scientifiques. Cela semble inacceptable pour ceux qui font prédominer leur foi sur la réalité que la science a mise au jour.
Le hadith est un marqueur emblématique d'une surréalité historiographique musulmane. Les investigations historico-critiques ne laissent plus guère de doute sur l’authenticité de ces récits prophétiques, même si peu de musulmans ont encore sacrifié à cette conviction.
Le chanteur Médine assure, malgré l’antagonisme des termes, vouloir « assainir le débat public ». Une noble intention qui ne résiste pas à l’épreuve des faits. Comment prétendre assurer les conditions d’un dialogue serein quand des clichés d’une malveillance criante sont martelés clip après clip ?
Certains apologètes musulmans font valoir la vocation d’un islam idéal, prompt à solutionner tous les maux du monde dans toutes les dimensions de la vie sociale. On y trouve déployée une véritable islamisation de la modernité dont la préemption fait violence à la raison en ce qu’elle entretient une confusion générale de valeurs jamais définies.