Le rapport entre la jeunesse marocaine et l’État dit beaucoup sur la fracture qui s’élargit aujourd’hui. C’est tout l’édifice institutionnel qui vacille aux yeux d’une génération qui ne se reconnaît plus dans les structures existantes, perçues comme verrouillées et indifférentes à ses préoccupations.
Dans les républiques héréditaires ou les royautés, où le pouvoir s’étend bien au-delà des sphères politiques, l’économie devient souvent l’apanage d’une élite. Ce capitalisme de cour, fondé sur la prédation, le clientélisme et l’accaparement des ressources, façonne des marchés verrouillés et empêche l’émergence d’une concurrence libre et équitable.
Le système politique marocain allie institutions formelles et réseaux informels pour préserver les intérêts du pouvoir. Cette structure hybride, à la fois rigide et flexible, renforce son autorité tout en maintenant une ambiguïté stratégique. Alliances mouvantes et conflits latents rendent son fonctionnement aussi efficace qu’insaisissable.
Le conflit du Sahara Occidental, qui dure depuis près de 50 ans, va au-delà des simples revendications territoriales, soulevant des questions sur les droits de l'homme, la gouvernance et les libertés. Le Maroc, renforçant son contrôle sur le territoire, a intensifié la répression pour écraser toute opposition.