La province du Cap occidental est connue pour les affrontements entre gangs rivaux qui se disputent tous les trafics du monde. Tous les coups sont permis : rackets, kidnappings, meurtres. Les armes circulent librement et la frontière est floue entre la police et les criminels. Des parents de victimes de ces tirs croisés viennent de lancer un recours collectif devant la justice.
L’Afrique du Sud a toujours été un pays violent, colonisation puis apartheid se sont construits sur une culture de la violence. Devenu un état démocratique, après les élections de 1994, on aurait pu espérer que cette violence diminue. Il n’en est rien et les dernières statistiques ne sont pas seulement effrayantes, elles montrent que le crime organisé fait partie de la vie quotidienne du pays.
Le changement de nom de ce petit pays d’Afrique australe n’a rien changé à ses pratiques criminelles. Swaziland ou Eswatini, le monarque absolu de ce pays ne tolère ni critiques, ni opposants. Il les fait assassiner par ses sbires. Thulani Maseko , juriste et militant pour les droits humains est la dernière victime, tué chez lui samedi 21 janvier.
En renonçant à se rendre au Forum économique de Davos, le Président d’Afrique du Sud, a certainement pris la mesure du désastre qui frappe son pays avec des coupures d’électricité à répétitions, le gouffre financier où est plongé Eskom, la compagnie nationale d’électricité, et la perte de crédibilité de son parti l’Anc qui risque gros aux prochaines élections de 2024.
La réélection de Cyril Ramaphosa à la tête de l’ANC, en Afrique du Sud, apporte un peu de sérénité après ces dernières semaines mouvementées. Mais la tâche qui l’attend est énorme pour reconquérir la confiance des Sud-Africains lassés par la corruption qui éclabousse de trop nombreux dirigeants, inquiets de la dégradation constante de l’économie, et de la persistance de la criminalité et de la pauvreté.
L’Assemblé nationale a voté majoritairement contre la destitution du Président Ramaphosa à la suite du scandale Phala Phala, du nom de sa ferme où 580 000 dollars dissimulés dans le dossier d’un canapé, ont été volés. Il peut donc briguer un mandat pour la présidence de l’Anc et après les élections générales de 2024, celui de président de la République.
La tempête Ramaphosa s’est abattue sur l’ANC a quelques jours de l’ouverture de sa Conférence nationale qui doit élire la direction du parti et aussi désigner son candidat présidentiel pour les prochaines élections générales de 2024. Le navire gouvernemental navigue dans des eaux dangereuses et s’il évite le naufrage, les dégâts seront sérieux.
Le rapport sur le rocambolesque cambriolage dans la ferme du Président Ramaphosa risque d’avoir un impact catastrophique pour sa carrière politique, sur la prochaine conférence nationale de l’ANC et les élections générales de 2024. Le pays est suspendu à l’annonce éventuelle de sa démission.
Le même jour l’annonce de la libération conditionnelle de Januz Waluś, assassin de Chris Hani et le retour en prison de Jacob Zuma, accusé de corruption, a bouleversé l’opinion publique sud-africaine. Depuis l’adoption de la nouvelle constitution la loi est la même pour tous. Mais le passé et le présent ne pèsent pas le même poids selon le parcours de chacun.
Un fonds de 2 milliards de rands avait été abondé pour payer des indemnités de réparation aux victimes des crimes de l’apartheid que la TRC avait identifiées. Cet argent repose dans les coffres d’une banque plus de 20 ans après la fin de cette commission qui avait pour mission la réconciliation du peuple sud-africain. L’argent est bien gardé, les inégalités se creusent et les victimes meurent.