5 mars 2018
Il est impossible de comprendre la grève générale de 1968 sans connaitre la montée des luttes contre l'exploitation capitaliste qui l’ont précédée. Je le répète: 1968 c’est avant tout la plus grande grève générale de l’histoire de France, et sans doute au delà. Plusieurs articles de cette série en ont déjà rendu compte notamment « 26 Janvier 68: Caen prend les devants » et « Mai 2018 : sous les pavés la rage, par Jacques Chastaing ». Il est difficile également d’ignorer la radicalisation héritée de la guerre de libération de l’Algérie, puis des luttes anti-impérialistes, de Cuba au Vietnam.
Il est tout aussi impossible de comprendre le mouvement de Mai, dans la jeunesse et bien au delà, sans connaitre les assaults livrés tout au long des années 60 contre une culture autoritaire et répressive. Certains en ont conclu que 68 était une révolution individualiste. Pas étonnant, de la part des bobos qui confondent autonomie, liberté et individualité avec propriété, accumulation privée et individualisme.
Le vieux monde...
« Regardons ce qui se passe dans une maison ...la ménagère veut avoir un aspirateur, un réfrigérateur, une machine a laver et même si possible, une automobile. Ca, c’est le mouvement. Et en même temps, elle ne veut pas que son mari aille bambocher de toutes parts, que les garçons mettent les pieds sur la table et que les filles ne rentrent pas la nuit. Ca, c’est l’ordre ! la ménagère veut le progrès, mais elle ne veut pas la pagaille »

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Ce discours du père et général De Gaulle en 1965 suffit pour comprendre la distance qui sépare le « vieux monde » de la jeunesse des années 60.
Dans le même temps, tante Yvonne, Mme la générale De Gaulle, refusait l’accès aux réceptions de l’Élysée aux ministres dont la vie privée ne convenait pas à l’ordre moral. Il n’y aurait plus moyen aujourd’hui de tenir un Conseil des ministres…Elle avait aussi, parmi ses fatwas, tenté d’interdire la chanson de Pierre Perret Les jolies colonies de vacances. Reconnaissons-lui qu’il s’agissait bien là du message d’insurrection envoyé depuis La Havanne à la jeunesse dès 1966, directement responsable de la grève générale insurrectionnelle que seul le PCF pouvait faire capoter…
Tante Yvonne gardait bien ses ouailles. Les divorcés et les enfants de divorcés étaient montrés du doigt. Choisir le moment d’une grossesse - autrement dit le « planning familial » - c’était attenter à l’ordre moral, ciment de l’ordre social. Les Françaises subissaient la loi de 1920 interdisant contraception, avortement et publicité pour le préservatif. Pendant ce temps, les femmes accédaient aux Etats-Unis à la contraception dès les années 50, à la pilule en 1960 et à l’IVG en 1973. Sans parler de l’URSS qui autorisa l’avortement dès sa création en 1917…En France la contraception n'a été autorisée qu'avec la loi Neuwirth du 28 décembre 1967, et encore, cette loi ne sera véritablement appliquée qu'à partir de 1972, voire 1974 pour la contraception orale, la pilule. Sa mise sur le marché est très encadrée et s’accompagne d’un renforcement de la criminalisation de l’avortement.
On commence seulement à la veille de 1968 à ouvrir des lycées « mixtes ». Les filles ne sont pas autorisées à porter le pantalon. Il est impossible de fumer dans un établissement ou, dans les résidences universitaires d'accéder pour les étudiants aux résidences des filles. Rappelons que le mouvement du 22 mars né à Nanterre est certes étroitement lié à une mobilisation anti-impérialiste et anticapitaliste, mais un an plus tôt, les mêmes étudiants de Nanterre protestaient contre l’interdiction faite aux garçons de se rendre dans les résidences des filles. Les étudiants sont aussi las du mandarinat et les lycéens du lycée caserne (voir article sur les CAL)...
Et son ennemi, la jeunesse...
D'un point de vue démographique, le milieu des années 60 marque l'arrivée à la fin de l'adolescence de la génération du "Baby-boom". Un français sur trois en 68 a moins de 20 ans. Ces jeunes essayent de se faire une place dans une société de vieux, patriarcale, triste et morbide, notamment sur le plan sexuel. Plus on avance dans les années 60, plus la jeunesse se révolte contre la culture autoritaire et hiérarchique que symbolise le « père De Gaulle ». Plus elle étouffe et condamne la répression sexuelle, que symbolise son épouse, pratiquante compassée, la « tante Yvonne ».
Mai 68 n’est pas la naissance d’une nouvelle classe, qui serait la jeunesse, comme l’ont écrit certains auteurs superficiels. Mai 68 a simplement accéléré très fort, sous les coups de la jeunesse, la crise de la vieille France, autoritaire, hiérarchique, et moraliste.
Certains auteurs ont écrit que les années 60 inventent le « jeunisme ». L’ affirmation semble osée, mais pas totalement fausse, si elle désigne la reconnaissance et le poids acquis par la jeunesse au cours des années 60. Ce poids est démographique, mais il est aussi du au développement du marketing, et plus encore à une rupture culturelle au milieu des contradictions du capitalisme. Et ceci, non pas en France, mais tout dans le monde industrialisé.
Max Angel dans un article qui mérite d’être lu intégralement, en fait une bonne esquisse. Un extrait: « Le twist, le madison, le rock, génération Beatles, génération Johnny, mais aussi Brassens, Brel, Ferré. Des adultes ont compris qu’avec l’arrivée de toute cette jeunesse, il y a de l’argent à se faire. C’est la génération yé-yé, Salut les Copains. Le début du jeunisme quasi sacralisé et qui perdure. Pour les générations précédentes, il fallait paraître plus vieux que l’on ne l’était. Port de la barbe, de la moustache et pourquoi pas la canne. La génération soixante-huitarde va doucement abandonner le costard, le manteau, pour le jean, le débardeur, le style US, perfecto et même bottes de cow-boys, du moins pour les blousons noirs. Les blousons dorés vont demeurés plus fashion, dirait-on aujourd’hui, et ce sera bientôt pattes d’éph et fleurs partout, cheveux longs et idées, pas toujours aussi courtes que cela. Comme rien n’est simple, la jeunesse de ces années-là est donc, à la fois, en voie d’américanisation et contre l’impérialisme US. »
De fait, dès le début des années 1960, la jeunesse, au moins dans le monde occidental, a forgé un partie de son identité autour de la musique et des chansons américaines et anglaises, de rock, de folk et de blues, rythmes de "sauvages" pour leurs parents...Pire pour certains parents, ces chansons sont parfois chargées d’un contenu engagé. Depuis 1965 Hugues Aufray chante Bob Dylan, notamment la chanson culte si il en est alors, Le monde et les temps changent.
Voici pour ceux, trop jeunes, et qui ne les connaissent pas déjà par coeur, les paroles, prémonitoires, qui ont bercé les espoirs comblés en 1968 :
« Où que vous soyez, accourez braves gens -L'eau commence à monter, soyez plus clairvoyants -Admettez que, bientôt, vous serez submergés -Et que si vous valez la peine d'être sauvés- Il est temps maintenant d'apprendre à nager- Car le monde et les temps changent."
"Et vous, les gens de lettres dont la plume est d'or- Ouvrez tout grands vos yeux car il est temps encore - La roue de la fortune est en train de tourner - Et nul ne sait encore où elle va s'arrêter - Les perdants d'hier vont peut-être gagner - Car le monde et les temps changent."
"Vous, les pères et les mères de tous les pays- Ne critiquez plus car vous n'avez pas compris- Vos enfants ne sont plus sous votre autorité- Sur vos routes anciennes, les pavés sont usés- Marchez sur les nouvelles ou bien restez cachés- Car le monde et les temps changent."
"Messieurs les députés, écoutez maintenant- N'encombrez plus le hall de propos dissonants- Si vous n'avancez pas, vous serez dépassés - Car les fenêtres craquent et les murs vont tomber - C'est la grande bataille qui va se livrer -Car le monde et les temps changent."
"Et le sort et les dés maintenant sont jetés - Car le présent bientôt sera déjà passé- Un peu plus chaque jour, l'ordre est bouleversé- Ceux qui attendent encore vont bientôt arriver- Les premiers d'aujourd'hui, demain, seront les derniers -Car le monde et les temps changent. »
Les trois petits documentaires qui suivent retracent en partie l’évolution du contexte culturel et politique en France au cours des années 60:
Coup d’Etat d’Alger, attentat contre De Gaulle, les barres d’immeubles, la bagnole, la consommation, le monde de Salut les copains et ses Yéyés, BB, Godard marchant sur les mains…
Anquetil et Poupou, la Télé sous la censure de Peyrefitte, duel De Gaulle - Mitterrand, les Beatles et le rock anglais, minijupe, pilule, la contraception divise le PC et l’église, autorité maritale, Dutronc, 1000 grande surfaces construites en 10 ans, Les Raisins Verts de Jean-Christophe Averty,...
TV couleur, Dim Dam Dom, Hippies, Mao, Petit livre rouge, Révo Culturelle, guerre du Vietnam, Mai 68, « le vieux monde derrière toi »…, démission de De Gaulle.
Je conseille aussi de visionner le reportage ci-dessous, qui décrit assez bien le monde dans lequel a grandi la jeunesse des années 60, depuis les massacres de la guerre d’Algérie à Mai 68 en passant par le rock et le twist, la télé ORTF, les hypermarchés, Mitterrand-De Gaulle, Beatles, Vietnam, refus du travail,...
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Dans les années 1960, la jeunesse commence à avoir sa presse avec Hara-Kiri dès 1960, puis Actuel en 1967. Elle écoute son émission de radio Salut les copains et sa musique. On voit dans les deux compilations ci-dessous comment sont importés des rythmes et des styles nouveaux. Les années sont celles du yéyé, qui commence en 1961 avec de nouveaux et jeunes chanteurs. Johnny Halliday était alors traité par les adultes de guignol et ses fans de chimpanzés…
Compile des années 60:
La jeunesse écoute bien sûr des artistes qui restent toujours d’actualité, notamment Brassens, Brel, Ferrat ou Ferré. Le 10 mai 1968, à Paris, dans la salle de la Mutualité, à l'occasion du gala de soutien qu'il donne au bénéfice du journal Le Monde Libertaire, Ferré interprète pour la première fois en public sa chanson superbe Les Anarchistes. Alors que déjà, au-dehors, le quartier Latin est en proie à l'émeute.
En fait, les craquements dans l’ « ordre moral » sont un phénomène international. La jeunesse française tente de rompre les amarres à la suite de la jeunesse américaine et anglaise. Une partie de la jeunesse scolarisée, mais aussi des jeunes travailleurs participent en effet de la contre-culture dite hippie, en fait libertaire. Le mouvement des Provos de Hollande, qui agitera ce pays entre 1965 et 1967, rencontre un écho dans la jeunesse européenne, y compris en France. De 1965 à 1967, les Provos d'Amsterdam explorent des pistes écologiques, féministes, libertaires et solidaires. Le mouvement Provo anticipe les mouvements de 1968 avec ses manifestations très festives contre la pollution, le travail aliéné, le racisme ou le militarisme. Voir à ce propos cet article de Yves Frémion.Les Provos laisseront la place aux hippies, qui se rassembleront par milliers à Amsterdam en Aout 1967. Voici comment l’ORTF en rend alors compte.
La chape de plomb autoritaire et moraliste a commencé à craquer en retard en France et dans l’Europe latine. Aux Etats-Unis, la révolte est portée par le mouvement pacifiste hippie Peace and Love. Marqué par les poètes de la Beat génération, les cultures orientales et les amérindiens, il remet en cause la société capitaliste et puritaine. Libre sexualité, vie communautaire, drogues "psychédéliques", mystiques orientales, sont autant d'expériences foisonnantes vers une conception radicalement autre de la société et de la vie. Le point culminant en sera l'éphémère "Summer of love" de l'été 1967 à San Francisco.
Les craquements sont parallèles et manifestes dans la vie sexuelle. Ils suivent là aussi la liberté relative conquise dans le monde anglo-saxon bien avant le monde latin. « A nous les petites anglaises » disent avec gourmandise les garçons…Le thème deviendra le sujet du film dont voici le trailer:
Pour mesurer le retard de la révolte de la jeunesse française, il existe un test essentiel: la prise de conscience féministe était très en retard en France par rapport aux pays anglo-saxons que sont les États-Unis, le Canada ou la Grande-Bretagne, ou même en Allemagne, grâce notamment au SDS . Comme nous le verrons dans un article à venir, 1968 ne comblera pas le retard, mais favorisera le démarrage dès 1970 d'une nouvelle étape des luttes des femmes.
En attendant, les livres de Wilhelm Reich, (La lutte sexuelle des jeunes, La révolution sexuelle) traduits pour la première fois en français par Boris Fraenkel en 1966 deviennent des étendards de la liberté. Notons deux conférences sur Reich à Nanterre: la première en mars 1967 conduit aux premiers incidents, l'autre a lieu le 21 mars 1968, soit la veille du 22 mars, jour de l'investissement des locaux administratifs de l'université, qui marque le début des « évènements" étudiants. Pour le fun, rappelons que Reich apparaît dans une chanson du repenti Philippe Val, Soixante-huit.
Les premiers incidents à la faculté de Nanterre tournent autour de la revendication sexuelle : revendication de l'accès aux logements étudiants (non mixtes) en mars 1967, interpellation par Daniel Cohn-Bendit du Ministre sur "la question sexuelle" en janvier 1968. Cette révolte s'accompagne d'un rejet du modèle familial patriarcal, identifié comme base de la construction d'une société autoritaire et anti-sexuelle.
Détail révélateur, L’Etincelle, mensuel de la JCR de Caen de janvier 1968 s’ouvre sur un article de deux pages relatant une réunion de la Mutuelle des Etudiants de France (MNEF) sur le sujet suivant « Anatomie, physiologie, endocrinologie de la sexualité ». Malgré une « publicité défaillante », déplore l’article, 250 étudiants accourent, mais « L’attention prêtée …révèle que « notre belle jeunesse », « l’élite de la nation », ne connait rien ou presque d’un domaine aussi vital que l’appareil respiratoire ». Puis l’article dénonce l’indigence crasse, fruit de la censure, des manuels de sciences naturelles du secondaire. Et de conclure sur la répression sexuelle: « Par le truchement de la famille, de la religion, la répression se fait plus insidieuse, la prise de conscience est moins facile, les effets en sont d’autant plus solidement enracinés. » L’article propose enfin aux étudiants de consulter le Planning Familial et de profiter de quelques lectures, dont La fonction de l’orgasme de Wilhem Reich, Leur morale et la nôtre de Trotsky, L’origine de la famille, la propriété privée et l’Etat de Engels, et Sexualité et répression, numéro spécial d’octobre 1966 de la revue Partisans. L’article oublie de citer La révolution sexuelle de Reich qui pourtant rencontre beaucoup de lecteurs à l’aube de 1968.
Dans les années 60, même le Mouvement de la Jeunesse Communiste de France (MJCF) n’est pas mixte…Ce qui, confesse Daniel Bensaid, contribua à son éveil politique: « Mon entrée dans l’opposition au sein du Mouvement de la Jeunesse Communiste, à Toulouse, était liée au refus du Parti que les militantes et les militants se mélangent, alors que nous étions dans l’un des rares lycées mixtes ! Plus tard, j’ai lu la Révolution trahie, de Trotski, et le chapitre du « Thermidor au foyer », sur une certaine idée de l’ordre familial et domestique. J’étais aussi influencé par la revue Partisans, de Maspero, par Boris Fraenkel, qui avait introduit la critique du sport, de la sexualité, et par l’édition pirate de la Lutte sexuelle des jeunes, de Wilhelm Reich, que l’on avait diffusée sous le manteau en 1966 et 1967. On était plutôt dans cette ambiance ! » (source L’Huma)
Une partie de la jeunesse, qui deviendra une minorité très active, s’initie dans les années 60 à la pensée critique, avec des brûlots honnis par la « vieille France », non seulement Wilhelm Reich déjà cité, mais L'Homme unidimensionnel de Herbert Marcuse, puis en 1967 les publications des situationnistes comme le Traité de savoir vivre à l'usage des jeunes générations de Raoul Vaneigem, et La Société du spectacle de Guy Debord.
La partie la plus politisée grandit dans une morale de l’engagement, lisant Camus, Malraux, Nizan, Sartre, Alleg, Fanon, Hemingway, Steinbeck. Elle dévore les bouquins publiés par les éditions Maspero (un article à venir y sera dédié). On trouvera ici une longue liste des livres consultés par la génération des lycéens de 1968 (par Jacques Sérieys).
À une échelle plus petite encore, le philosophe du PCF Louis Althusser forme une génération à son marxisme léninisme français, qui par l’entourloupe de la Révolution Culturelle de Mao, contribuera à la création des premières organisations maoïstes.
Conclusion de Daniel Bensaid: « Voir dans mai, après les Trentes Glorieuses, le point de départ d’une contestation sur tous les terrains, de la vie quotidienne, d’une nouvelle moralité, de la revendication de nouveaux droits, qui dessine une culture, mais au sens artistique, une culture sociale, qui met en cause le fonctionnement social dominant, c’est justifié…Si l’on se réfère à la notion d’hégémonie, l’idée qu’avant une crise révolutionnaire doit se dessiner dans toutes les dimensions sociales un système de valeurs s’opposant aux vieilles valeurs, on a eu un germe de tout cela. »
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Le même jour….
Actualités françaises du 5 Mars 1968 (y compris à 1:48 Affrontements étudiants - policiers à Rome)
50 ans après…
Ludivine Bantigny: "Le monde ouvrier n’a pas disparu des radars de la mémoire"
"28 minutes" d’Arte avec Ludivine Bantigny
À lire un extrait de Lyon en luttes dans les années 68, du Collectif de la Grande Côte
Articles déjà publiés dans ma série « 1968 »
- 5 Janvier 68: Dubcek accède au pouvoir en Tchécoslovaquie
- "Eh bien non, nous n'allons pas enterrer Mai 68", par A. Krivine et A. Cyroulnik
- 26 Janvier 68: Caen prend les devants
- 27 janvier 68: les lycéens font collection de képis de policiers
- 29 Janvier 68: Fidel écarte les dirigeants pro-soviétiques
- 31 janvier 68: Vietnam, l’offensive d’un peuple héroïque
- Mai 2018 : sous les pavés la rage, par Jacques Chastaing
- Mai 68 vu des Suds
- 6 Février 68: grand Charles et grand cirque à Grenoble
- 14 février 68: combat pour le cinéma
- 17-18 Février 68: La jeunesse européenne avec le Vietnam
- Mai 68 n’a pas commencé en mai, ni en mars, ni au Quartier Latin, ni à Nanterre
- 24 Février 68: Plate-forme commune FGDS- PCF
- 26 février 68: L'aéroport c'est déjà non, et au Japon
- 1er Mars 68: bataille romaine de Valle Giulia
- Mai 68: des conséquences "positives" pour 79% des Français