La pandémie actuelle met notre monde à l’épreuve du réel, de la nécessité, de l’essentiel. Elle produit une secousse dans nos imaginaires et nos luttes, mais ne doit pas être un choc économique de plus pour l'avenir du monde. L'inspiration viendrait-elle des peintures d'Ambrogio Lorenzetti qui proposait déjà en son siècle un monde solidaire et juste fondé sur le partage des richesses naturelles ?
Il y a des jours où la Méditerranée se transforme en tombeau et des jours où la lumière enchante les eaux bleues et profondes de ses légendes lointaines. Tout dépend de la rive depuis laquelle on observe se faire et se défaire les lois qui ordonnent et immunisent ce monde. Mais souvenons nous au moins, que, petit à petit, ce sont les idées et les actes qui font bouger les lignes.
Le recours aux ordonnances et aux décrets est une façon de protéger et d'immuniser l'Etat lui-même dans son défaut de protection des individus. Une forme sécuritaire et liberticide de prévention des risques, où sont d'abord mises en avant l'approche disciplinaire et policière de l’épidémie, sans pouvoir imposer d’obligation positive de protection de la population.
Ah qu'il est loin le temps des mises en scène dorées et sacrées du pouvoir politique aux hôpitaux d'Amiens. Le temps d'un état au chevet des malades, peut être faussement tourné vers l'avenir, ou de façon trop intéressée, mais bien là sous les traits de sa propagande gentiment travaillée.
En 1819, Nicolas André Monsiau propose une vision de la peste à Marseille où le courage symbolique et moral de monseigneur Belsunce permet d'interroger l'actualité de notre histoire pandémique du moment.