À l'heure des grands rassemblements contre nos libertés mises à mal, il n'est pas vain de relire cette icône de notre patrimoine artistique pour mieux en saisir les enjeux et ranimer la flamme de notre mémoire collective autour des fondements même de la République.
Voici une œuvre que l'histoire laissa inachevée dans sa course en avant et qui pourtant dit toute la légende fabriquée de notre cohésion républicaine idéalisée. Image qui interroge la représentation symbolique de notre démocratie tant son esprit semble etre mis à mal ces temps-ci. À nous peut-être de savoir en tirer les leçons et d'en faire le serment pour l'avenir.
Alors que le « nouveau chemin » voulu par le chef de l’Etat se précise et que les ministres s'affairent en vue d'un « nouveau pacte social », ce tableau de Paul Signac nous invite à méditer sur un monde harmonieux et sensible, en lien avec les territoires, la nature, le travail et les arts.
À l'heure des grands remaniements et des nouvelles échéances à court terme, qui font l'orgueil et la vanité de tout temps politique, la farandole des masques s'invite dans le grand carnaval des figures du grotesque et des nouveaux Joker.
La pandémie actuelle met notre monde à l’épreuve du réel, de la nécessité, de l’essentiel. Elle produit une secousse dans nos imaginaires et nos luttes, mais ne doit pas être un choc économique de plus pour l'avenir du monde. L'inspiration viendrait-elle des peintures Ambrogio Lorenzetti qui proposait déjà en son siècle un monde solidaire et juste fondé sur le partage des richesses naturelles ?
Il y a des jours où la Méditerranée se transforme en tombeau et des jours où la lumière enchante les eaux bleues et profondes de ses légendes lointaines. Tout dépend de la rive depuis laquelle on observe se faire et se défaire les lois qui ordonnent et immunisent ce monde. Mais souvenons nous au moins, que, petit à petit, ce sont les idées et les actes qui font bouger les lignes.
Le recours aux ordonnances et aux décrets est une façon de protéger et d'immuniser l'Etat lui-même dans son défaut de protection des individus. Une forme sécuritaire et liberticide de prévention des risques, où sont d'abord mises en avant l'approche disciplinaire et policière de l’épidémie, sans pouvoir imposer d’obligation positive de protection de la population.
Ah qu'il est loin le temps des mises en scène dorées et sacrées du pouvoir politique aux hôpitaux d'Amiens. Le temps d'un état au chevet des malades, peut être faussement tourné vers l'avenir, ou de façon trop intéressée, mais bien là sous les traits de sa propagande gentiment travaillée.
En 1819, Nicolas André Monsiau propose une vision de la peste à Marseille où le courage symbolique et moral de monseigneur Belsunce permet d'interroger l'actualité de notre histoire pandémique du moment.
L'histoire de l'art a elle aussi certains éclairages à porter en ces temps de confinement pour penser le récit de notre mémoire collective.
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