Les débats autour de la loi Duplomb mettent en évidence l'absence de stratégie claire de l'Etat et de l'Union Européenne pour aligner les pratiques agricoles sur les enjeux de santé publique, de lutte contre le réchauffement climatique ou d'effondrement de la biodiversité.
Alors que les parlementaires viennent d'approuver un nouveau projet de loi d’orientation agricole, marquant un énième recul en matière de protection de l'environnement, des mobilisations locales montrent une voie alternative et plus courageuse en matière de préservation de l'environnement.
En Bretagne, des abattoirs de proximité continuent de disparaitre dans un silence assourdissant, c'est le cas récemment avec l'abattoir d'AIM à Antrain (Ille-et-Vilaine). Pourquoi, en plus d'un drame social, est-ce une mauvaise nouvelle pour l'écologie?
Le temps n'est plus à s'interroger ou reculer face aux défis climatiques, au dépassement continue des limites planétaires, au déclin de la biodiversité. Il n'est plus de temps de reporter à demain le nécessaire débat autour de notre alimentation. Le moment que nous traversons est décisif pour construire des solutions à la hauteur du défi posé par un système alimentaire qui marche sur la tête.
Pour faire face aux sécheresses en agriculture, développer des bassines pour stocker l'eau, comme proposé par la FNSEA?
Au contraire, nous devons emprunter une autre voie car il est tout à fait possible d'encourager une agriculture autonome et économe en eau sans tomber dans des réflexes technicistes, qui constituent autant de verrouillages pour faire évoluer nos systèmes alimentaires.
La crise que traversent actuellement les enseignes de la bio ou les magasins de producteurs disent surtout la difficulté à bâtir des systèmes alimentaires résilients et solidaires.