-
Il faut, bien sûr, être indulgent. Des erreurs, qui n’en commet pas ? De gauche comme de droite, tous les gouvernements se sont illustrés par des bévues plus ou moins grossières ou plus ou moins ridicules. Alors, cette pantalonnade de la taxe à 75 %, dont l’Elysée faisait si grand cas mais qui a finalement été censurée fin décembre par le Conseil constitutionnel, on pourrait être enclin de ne pas en faire durablement des gorges chaudes.
-
Puisque sur ce blog, je tiens la chronique de ce qui m’est plus personnel, je peux le dire ici à l’avance : en marge de mon travail de journaliste à Mediapart, je mets actuellement la dernière main à un livre qui sera consacré aux déceptions immédiatement causées par la présidence de François Hollande.
-
Hollande-Mediapart : "à la justice d'être saisie" © Europe1fr
Aux quelques dirigeants socialistes – en vérité, ils ne sont pas nombreux – qui ont fait grief à Mediapart ces derniers jours d’avoir publié des enquêtes sur le compte non déclaré que l’actuel ministre du budget, Jérôme Cahuzac, a détenu pendant de longues années dans une banque suisse, on ne saurait trop conseiller de réécouter ce que disait, le candidat François Hollande, le 30 avril dernier, quelques jours tout juste, donc, avant le second tour de l’élection présidentielle.
-
La tentation est grande de ne voir dans la guerre à mort que se livrent Jean-François Copé et François Fillon sur les décombres de l’UMP qu’une grotesque affaire d’ego, une confrontation minable de chefaillons rongés par l’ambition. Car les apparences sont ainsi : la lutte est d’autant plus féroce qu’elle ne porte pas sur des enjeux de conviction.
-
Il faut maintenant se rendre à l’évidence : la politique économique conduite par François Hollande n’a rien à voir avec ce qu’il avait laissé entendre durant la campagne présidentielle. Candidat, il avait suggéré qu’il fixerait le cap à gauche – pas à gauche toute, mais à gauche tout de même. Devenu président, voilà qu’il crée la surprise en conduisant une politique sociale-libérale.
-
Par les temps qui courent, il n’y en a, décidément, que pour les grands patrons. Un jour, ce sont les « pigeons » qui tiennent les médias en haleine. Le lendemain, c’est l’Association française des entreprises privées (Afep), véritable QG du CAC 40, qui fait la une des gazettes. Et c’est comme un feu roulant. Avec toujours les mêmes sommations et les mêmes menaces : vite, allégez nos impôts et nos charges ! Au besoin, transférez-en une partie sur les ménages et les salariés. Vite ! Obtempérez ! Sinon la France va sombrer...
-
Quand, en juillet dernier, François Hollande a porté Jean-Pierre Jouyet à la tête de la Caisse des dépôts et consignations, l’Elysée s’est appliqué à faire passer le message qu’il ne fallait pas voir dans cette nomination autre chose que ce qu’elle était vraiment : une affaire d’amitié et non le révélateur d’une politique économique droitière. Et, sur le moment, on pouvait être enclin à la croire.
-
Mais pourquoi les socialistes ont-ils donc décidé d’enfourcher le cheval de bataille de la compétitivité des entreprises ? Assurément, ils ont été mal inspirés de s’emparer du dossier fétiche de la droite et des milieux d’affaires car, depuis qu’ils s’y sont risqués, ils multiplient les maladresses.
-
« Dès ce soir, j’arrête mon abonnement » à Mediapart. Au premier examen, quand j’ai reçu le 4 septembre, tard dans la soirée, ce SMS de la chargée de communication du ministre des finances, Pierre Moscovici, j’ai cru que c’était une mauvaise plaisanterie.
-
Un tantinet cabot, s’appliquant toujours à séduire ses auditoires, Frédéric Lordon ne répugne pas à dire de lui-même qu’il a mauvais caractère. Pour tout aussitôt corriger son propos et dire qu’il défend ses idées avec passion. La vérité, pourtant, n’est pas précisément celle-là. Si l’économiste voulait être lucide sur lui-même, c’est un autre de ses travers dont il devrait faire publiquement état : son sectarisme.