Dans ce calendrier de l’avent 2022, il y aura des écrivains déguisés en adjectifs. Ils se sont fait des noms tout seuls. On en a fait des adjectifs. Un inventaire à la Prévert avec ses ratons laveurs. Tout ça pour patienter avant de se voir offrir des livres à Noël.

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C’est l’adjectif qui dévore tout sur son passage (voracinien ?).
Lyrique, épique, élégiaque, dramaturgique, romantique, mélo, noir, militant, et même touchant, au sourire si doux… tout est bon dans Hugo.
À se servir de tous les tropes possibles, on lui reproche d’en faire trop.
C’est un pic, c’est un phare, c’est une île de Guernesey, c’est un pays. Il est imposant, incontournable. C’est le canon qui casse son amarre sur le navire de guerre dans son roman Quatrevingt-treize.
Parfois, Homère s’endort, dit-on.
Souvent, Hugo se déchaîne.
On pense à lui en termes de phénomènes naturels liés à une montagne, à un volcan, à un fleuve. L’Homme Océan. Homo céans. Comme un maître des lieux littéraires français : poésie, roman, théâtre, discours…
La pompe hugolienne crée du souffle. Et réciproquement, ajoutent les mauvaises langues hugolasses, qui rêvent de son exil et de Lexomil.
À part son modèle fédéral, ses états unis d’Europe, l’adjectif hugolien s’exporte mal.
Un vieillard, un visage de patriarche peuvent aussi être hugoliens. Car Hugo a incarné tous les âges. Tout est bon dans Hugo.
Hugolien. Ou Hugo ou rien.