Le blog de Les Aboyeurs de Voix

Un tour de clé est vite donné... parfois précipité, apeuré, non discuté, aveuglément exécuté. Parfois préventif, sécuritaire, conservatoire... mais il laisse toujours une trace dans le psychisme de celui où celle sur qui il se referme. Souvent des traumas quand il n'en réactive pas d'autres plus anciens.

À l'aube de 2025 où l'on annonce, encore une fois, un grand tournant dans les soins en santé mentale, à l'heure où les violences de toutes sortes sont exponentielles dans notre société, il ne suffit pas de remplir des cellules déjà surpeuplées, mais bel et bien de redonner les moyens dignes de protéger et soigner durablement.

Désobéir... Pour mieux réfléchir, penser, nos actes et nos pratiques, soignantes, éducatives ou tout simplement humaines. Désobéir est devenu une responsabilité, un devoir, une urgence actuelle. Désobéir c'est faire exister l'essence de nos métiers et réveiller les consciences. N'obéissons pas, Résistons, Pensons !

Ceci est une lettre morte. Afin de laisser une trace du vécu, de la parole, de celles et ceux qui sont restés sur le côté, dans les sillons du Covid. Pendant et après surtout. Lettre morte de ces oubliés de la crise sanitaire qui disent : « nous sommes toujours là ».

Quand la magie et la folie sont amenées à se côtoyer, cela nous donne à rencontrer des personnages lumineux, parfois envoûtants. Comme si les êtres aux âmes « fissurées », « fêlées », pouvaient rayonner ceci autour d'eux et nous illuminer un peu nous aussi.

Rater une marche dans le soin, dans la rencontre avec l'Autre, c'est possible, ça arrive malheureusement. Car le soin est humain et l'humain est avant tout faillible... Malgré les liens tissés il nous arrive d'être imparfaits et blessants. C'est ici la main du "blessé" qui est tendue pour nous faire reprendre la marche.

Il y a des patients trop « sonores » que l'on n'écoutent plus. Parfois dans le chaos des bruits du soin c'est précisément là que l'on entend le mieux. Que les rencontres ont lieu ou que l'on se redécouvre, au cœur des tumultes.

Il y a des confidences que l'on cherche et celles qui vous tombent dessus comme une vague, sans préambule. Elles vous saisissent, il ne faut pas essayer d'y échapper. Celles ci sont parfois les plus percutantes,les plus précieuses,les plus douloureuses aussi...

Nous y sommes à chaque instant du jour ou de la nuit. Nous tentons d’apaiser les angoisses des aurores et de dissiper les démons des crépuscules. Nous ne pouvons plus entendre parler de protocoles lorsqu’un homme, une femme meurt de souffrance psychique  par manque de place, d'écoute, de présence humaine. Si la psychiatrie publique meurt, c'est tout un pan de la société qui mourra avec elle, c’est vous, c’est nous.