Féroce, le conte noir de Dennis Kelly prend couleur et air de fête burlesque grâce au talent de metteuse en scène de Maïa Sandoz. Empruntant les codes d’une société à la dérive, mélangeant les genres, elle brosse une satire drôle et captivante du monde moderne dominé par le capitalisme et l’ultralibéralisme. Porté par une troupe épatante et complice de comédiens, ce bijou d’humour noir captive.
Les mots ont du mal à se libérer de leur carcan humain. Emprisonnés dans l’esprit du jeune garçon, ils s’égrènent avec lenteur, hachés par l’effort. Avec le temps, ils coulent plus fluides, moins rageurs. A force de volonté, d’impatience colérique, le jeune homme brise les chaines de ce trouble , tue son double autiste et se livre dans un spectacle autobiographique poétique et poignant.
Que la vie semble monotone et fade dans le regard absent de Juliette, ménagère économe, femme délaissée. Pourtant, parfois un éclair brille au fond de ses yeux. Malgré sa « vie discount », elle a eu des rêves d’ascension sociale, d’autres réalités, d’autres vies. Mais voilà, Rien, plus rien au monde, ne sera comme avant.
Après son passage remarqué en Avignon l'été dernier, Hillel Kogan présente pour trois dates exclusives sa pièce phare We love arabs au Théâtre Sylvia Monfort, avant de faire l’ouverture de saison en septembre 2017 au théâtre du Rond-Point.
Rencontre avec un chorégraphe singulier, engagé.
Empruntant au flamenco sa grammaire, son expressivité, Rocío Molina dépoussière la tradition, mélange les genres et signe un singulier ballet autant burlesque, envoûtant, que déroutant.Prise à son propre jeu d'enjôleuse, emportée par l’inspiration, elle se laisse déborder noyant sa chorégraphie dans d’interminables tableaux qui perdront en route certains spectateurs et en ensorcèleront d’autres.
En nous prenant au piège de deux corps, l’un toupie humaine, l’autre abîmé, Rachid Ouramdane invite à découvrir la pluralité de nos sociétés en dressant le portrait de deux danseuses virtuoses. Séduits par une première partie tout en crescendo et singularité, certains spectateurs dont je suis, seront décontenancés par un final épuisant, lassant fait de redondance et de souvenirs lentement égrenés.
Un vent sulfureux de cabales flotte dans l’air. L’ambiance est électrique. Tous les soirs, Bobino remonte le temps et nous plonge au cœur d’un film noir de l’âge d’or hollywoodien. Là où l’intrigue devient vite absconse, les mouvements fluides des corps, les extraordinaires et fantastiques acrobaties, nous hypnotisent. Oubliant l’histoire, on se laisse envouter par l’esthétisme caravagesque.
Les vers sonnent. Les alexandrins se font familiers, chaque réplique réveillant de vieux souvenirs d’écoliers. Et pourtant, grâce à la mise en scène certes classique mais résolument burlesque de Jean-Philippe Daguerre, la tragi-comédie cornélienne prend un coup de jeune et séduit par son dynamisme épique et ses facéties soulignant la dramaturgie par trop extravagante.
Sombre, cynique, misogyne et terriblement mélancolique, le célèbre auteur de Poil de Carotte, se dévoile sur la scène du Théâtre de Poche-Montparnasse par le doux et délicat truchement de Catherine Sauval. Loin de magnifier l’homme, la sociétaire du français dessine un portrait sensible et intime de cet insatisfait de la vie et du monde. Un bien bel hommage à sa plume et à sa verve.
A l'occasion de son passage au théâtre du Châtelet le 19 et 20 octobre prochain, Andréa Bescond se livre à coeur ouvert et parle de ce poignant et bouleversant spectacle " Les Chatouilles ou la danse de la colère ". Découvrez le parcours d'une artiste hors du commun, une artiste de l'instinct.