Créée en 2018, la Maison des Lanceurs d'Alerte défend et accompagne les lanceurs et lanceuses d'alerte dans leur démarche. Elle fait évoluer le droit et conseille les lanceurs et lanceuses d'alerte, notamment lorsqu'ils sont victimes de représailles.
France
Sanctions, licenciements, "placardisation", poursuites-bâillons, menaces, intimidations... Alors qu'ils sont les vigies de nos démocraties et garantissent le respect de l'État de droit, les lanceurs d'alerte…
sont souvent la cible de représailles visant à les faire taire. Qu'il s'agisse de fraude fiscale, de corruption, de surveillance ou encore de santé publique, agir pour l'intérêt général ne devrait pas faire basculer une vie. C'est ce à quoi la Maison des Lanceurs d'Alerte œuvre : mobiliser l'opinion publique et faire évoluer le droit pour améliorer la protection des lanceurs et des lanceuses d'alerte.
La Préfecture de police de Paris a notifié à Amar Benmohamed – ce policier qui a révélé des actes de maltraitance répétés dans les cellules du Tribunal de Paris - l’ouverture d’une enquête administrative disciplinaire à son encontre après qu’il ait témoigné devant une commission parlementaire. Une interprétation bien curieuse du principe de séparation des pouvoirs.
Depuis plusieurs semaines, l’association de lutte contre la corruption Anticor bataille pour voir renouveler l'agrément lui permettant de se porter partie civile dans des affaires de corruption, un agrément qui lui permet – entre autres – de porter la voix des lanceurs d'alerte devant les tribunaux. Un puissant bouclier dont les lanceurs d’alerte ont besoin et qu'il faut protéger.
Après plusieurs années de combats menés notamment par la lanceuse d’alerte Irène Frachon pour faire reconnaître les effets du Médiator sur les patients et un procès historique dénombrant plus de 4 000 parties civiles, le Tribunal Judiciaire de Paris vient de rendre son verdict contre les Laboratoires Servier.
Inspectrice du travail, Laura Pfeiffer a, le 3 mars 2021, vu sa condamnation pour « violation du secret professionnel et recel de documents confidentiels » dans l'affaire Tefal confirmée par la Cour de Cassation. Cette décision, après 7 années de procédure, est emblématique des dysfonctionnements et des failles de la protection des lanceurs d’alerte.
C’est un point final que la Cour d’appel de Metz a mis à l’affaire qui met en cause le site ArcelorMittal de Florange pour le déversement, sans autorisation, de rejets d’acide dans un crassier d’eaux usées à Hayange. L’action publique est éteinte en raison d’un changement de statut juridique. Un tour de passe-passe inquiétant pour le traitement des alertes en France.
Après les failles de sécurité observées dans les logiciels commercialisés par la société Dedalus, c’est à présent le secteur médico-social de la région PACA et la société Mondobrain qui font l’objet d’une alerte sur la gestion des données de santé. La CNIL a été saisie.
Le 4 janvier 2021, le tribunal du comté de Dubrovnik a de nouveau décidé d'extrader J. Taylor vers Monaco. Plus de 30 organisations de défense des droits humains et des lanceurs d'alerte se mobilisent pour que cessent ces poursuites infondées contre ce lanceur d'alerte qui a révélé une corruption massive dans l'industrie pétrolière offshore, parmi les plus néfastes pour l'environnement.
Alors qu'il reste tout juste un an à la France pour transposer la directive européenne pour la protection des lanceurs d'alerte, la Maison des Lanceurs d'Alerte publie, aux côtés de plus de 50 organisations et personnalités, un appel au gouvernement et aux parlementaires pour qu'ils adoptent une loi ambitieuse sur ce sujet.
Depuis 2018, la Maison des Lanceurs d'Alerte a aidé plus de 200 lanceurs d'alerte. En ces temps où la liberté d'expression et la liberté de la presse sont menacées, les combats qu'elle mène à leurs côtés redonnent l’espoir de la démocratie. Aujourd'hui, elle lance un appel à dons pour continuer de mener ses missions en toute indépendance.
L'Institut environnemental de Munich et l'auteur Alexander Schiebel sont poursuivis en diffamation pour avoir critiqué l'usage massif de pesticides dans le Sud-Tyrol. En cas de défaite, ils s'exposent à des sanctions financières ou à une peine de prison, ainsi qu’à des demandes de dommages et intérêts s'élevant à des millions d'euros qui occasionneraient une banqueroute totale pour l'association.