Suite à l'attaque au couteau d'un lycéen sur d'autres lycéen·nes à Nantes ce jeudi 24 avril 2025, j'éprouve le besoin de mettre en perspective cet attentat au regard de l'extrême droitisation institutionnelle de la région.
Ce sont des choses qui arrivent quotidiennement mais qui sont loin d'être anodines.
Elles font partie des moyens par lesquels les hommes privatisent l'espace public en faisant en sorte que les femmes s'en retirent et que ce soient elles qui se sentent salies par leurs comportement à eux.
Une des meilleures choses à faire est de vous demander si vous diriez ou demanderiez à une personne cis het ce que vous vous apprêtez à dire ou demander à une personne LGBT, ou comment vous réagiriez si on vous disait/demandait ça.
Tout comme celle du héros (qui vaut aussi pour le génie), la figure du monstre dédouane. Elle permet de ne pas penser. De ne pas nous penser. De ne pas nous réfléchir – au sens du miroir, de nous renvoyer notre image, individuellement et collectivement.
Apparemment, il suffirait de dire aux mecs qu'on n'aime pas trop ça, le viol. En d'autres mots : on n'a(vait) qu'à dire non. Je ne sais pas qui a eu la bonne idée d'aller encore une fois demander son avis à un vieux mec blanc sur ce que vit l'immense majorité des femmes.
Dans « Comme le feu », des gosses paumés sont traumatisés, maltraités physiquement et émotionnellement par la négligence et la cruauté des adultes. Si ce n'est pas pour les dénoncer, pourquoi mettre en scène et regarder, avec complaisance, l'humiliation et la destruction d’êtres humains par d'autres? Donner à voir ces violences sans les adresser, c'est permettre leur perpétuation.
Dans quel monde, Monsieur Macron, tient-on les enfants pour responsables du comportement de leurs aîné·es ? Dans quel monde fait-on des adultes les victimes de celles et ceux que l'on doit protéger de leur propre vulnérabilité ?
Lors d'un échange avec Nina Menkes, une comédienne dans la salle a pris la parole. Elle a expliqué avoir mesuré l'ampleur du problème lorsque, dans son entourage, on lui a demandé si elle aussi, elle avait eu à subir des comportements problématiques, et qu'elle s'est spontanément entendue répondre, sans avoir le temps ni le besoin d'y réfléchir :
« Oui, bien sûr. »
« J’étais à bout, alors je l’ai tabassé à plusieurs et laissé pour mort. » Il n'est pas question ici de discuter de la réalité ou non de la fatigue, de l'épuisement, du stress. Ce qui m'interroge, c'est d'invoquer ces états comme cause de la violence exercée.
Oui, le policier a commis un geste inacceptable, il doit être jugé et sanctionné. « Mais ».
Ce fameux « mais », de quoi qu'il soit suivi, et que j'aurais voulu ne jamais entendre, ni de ta bouche ni d'aucune autre.