Ces derniers temps, dans le commentaire politique , il n'est question que de couacs qu'ils soient attribués au gouvernement ( Melle Duflot avec sa loi sur le logement social , Mr Ayrault avec son anticipation du jugement du Conseil Constitutionnel )ou plus rarement à l'opposition (F. Fillon avec l'intervention de N.Sarkozy sur le plan social de PSA). Au point que l'Express.fr s'est penché sur le terme dans un articulet sans originalité se contentant de reprendre le texte du TLF (voir ICI). Peut-on aller plus au fond dans l'exploration de l'emploi de ce terme ? C'est ce à quoi je vais m'employer …
La crise met plus que jamais à l’honneur la métaphore médicale. On en use et en abuse : partant de la « santé » de l’économie on finit par des « remèdes » de cheval afin de traiter la « souffrance » sociale. Les instruments de mesure sont autant de « thermomètres » et les économistes, qu’ils soient distingués ou atterrés, jouissent à peu près de la même estime que le docteur Diafoirus de Molière. Il en résulte que des traits propres à la complexité de la santé humaine se trouvent sans trop de justification transportés dans un autre genre de complexité d’ordre économique, social ou politique. C’est ainsi qu’on a vu fleurir après le « trauma » sarkozyen quantité de médecines de gauche à base principalement de « valeurs républicaines ». Une sorte de retour vers les « simples » des herboristes. Pourquoi alors ne pas évoquer les cataplasmes de nos grand-mères ? Devenus républicains, donc universels, seraient-ils devenus des « panacées » tout autant universelles contre la crise ? Quand on ne peut rien faire, on peut toujours proposer un cataplasme. Florilège critique …
La presque totalité des commentateurs a fait de l’antisarkozysme l’alpha et l’oméga de l’explication du succès de François Hollande, accordant à ce dernier assez peu de mérites personnels sinon d’avoir su utiliser habilement ce ressort.
La Gauche Populaire est un « intellectuel collectif » de création récente qui se veut un contrepoids au think thank Terra Nova proche du PS. Sa ligne politique elle la définit sommairement ainsi : « le commun plutôt que les identités, le social avant le sociétal, l’émancipation collective plus que l’extension infinie des droits individuels ». Son but est de « bâtir une majorité sociologique et électorale » qui ne se satisfasse pas « d’abandonner les catégories populaires au Front National ou à l’abstention ». A cet effet la Gauche Populaire a mis dans le champ de l’analyse politique deux concepts nouveaux qui font débat : l’insécurité culturelle et l’insécurité identitaire. Le débat est vif et les reproches acerbes ; certains n’y voient rien moins qu’une extension vers la gauche de la lepénisation des esprits. Plutôt que de prendre abruptement parti dans le flot des anathèmes réciproques, il m’a semblé qu’il serait plus profitable de prendre pour objet le débat lui-même en évaluant aussi objectivement que possible les positions et les dispositions des différents acteurs. Les outils de l’analyse sémio-pragmatique me paraissent bien adaptés à cet usage ; ce sera bien entendu au lecteur d’en juger …
Ce ne sont pas moins de 8 instituts qui sont sollicités à jet continu par les medias. Les scores qu’ils produisent peuvent être appréciés soit en synchronie (à des dates très proches sur l’ensemble des instituts) soit en diachronie (en regardant les évolutions dans le temps pour un même institut). Cela donne lieu pour les supporters de chaque candidat à des angoisses ou à des joies « synchroniques » ou « diachroniques », qui en se combinant décuplent leurs effets. De véritables drames se jouent dans les esprits tant il est vrai que malgré toutes les mises en gardes de la raison mathématique chacun cherche à y voir la préfiguration heureuse du résultat qu’il espère en repoussant le spectre de l’échec qu’il craint. Le maître mot pour les commentateurs c’est « la tendance » jugée à l’aune des gains les plus minimes. Car la tendance, lorsqu’on la pousse vers le haut –ce que chacun est tenté de faire- n’a pas de limite supérieure. Mais hélas, comme le disait Alphonse Allais « les poubelles de l’Histoire sont pleines de tendances prolongées » …
Entre 1975 et 2007, du Cuirassé Potemkine à Jean Paul II en passant par Danton et Robespierre, Jésus, Marie Antoinette, De Gaulle , Bonaparte et Ben Hur l’acteur-réalisateur Robert Hossein a produit des grands spectacles historiques pour des milliers voire des dizaines de milliers de spectateurs. Quelquefois le public était sollicité et pouvait influer sur le déroulement ou sur la fin du spectacle. La plus emblématique de ces manifestations culturelles de masse fut « Je m’appelais Marie-Antoinette » ; le public était invité à jouer les jurés à la fin du spectacle en votant pour ou contre la mort de la Reine. Les meetings de campagne et particulièrement celui de la Bastille semblent relever de la même logique participative …
100 fois, 200 fois, 300 fois, 400 fois le SMIC … Qu’est-ce que cela peut bien signifier pour celui ou celle qui fait vivre sa famille avec 1 fois le SMIC avec la perspective du RSA à ½ fois le SMIC ? Comment pourrait-on faire rentrer 100, 200, 300, 400 dans un esprit qui est calibré depuis toujours pour gérer 1 ou 2 ? C’est impossible à moins –ce qui est assez rare- d’être un ex-riche qui aurait connu la ruine. Il y a un vrai problème de perception de la réalité économique et sociale. On sait bien qu’il y a des inégalités dans nos sociétés mais l’extrême difficulté d’en évaluer l’ampleur constitue un bouclier pour les fortunes bien plus efficace que le bouclier fiscal …