Le blog de Rocafortis

Le mouvement pour un gouvernement populaire a souvent été défait par un défaut de mobilisation à la base. Se mobiliser dépend d’évolutions inscrites dans le temps long de l’histoire. Capacités de compréhension, d’expression et d’imagination réaliste lui ont souvent manqué. Où en sommes nous aujourd’hui, après tant de temps passé sur le banc de touche de l’histoire ? Note de Rocafortis.

Obama disait de son vice-président Biden « faites confiance à Joe pour foutre le bordel ». Depuis Joe a été dépassé. Les pieds nickelés Macron, Starmer et Merz forment une triplette redoutable qui a réussi en l’espace d’une année à précipiter l’UE, 450 millions d’habitants, dans une crise sans issue. Mais le meilleur, le campione dei campioni, c’est bien Donald, celui qui fout le bordel partout..

En Mars 2022, la Gauche s’est trouvée fracturée par un dilemme qu’elle n’avait pas prévu. Soutenir la démocratie par la guerre. Certains s’y sont embarqués et continuent à l’être. D’autres font valoir que cet aventurisme guerrier n’est que le masque de la démocratie libérale réservée à une minorité. Une constante de l’histoire libérale. C’est le cas d’Eugénie Mérieau.

Pour les stratèges US, il est trop tard pour mettre fin à la domination chinoise dans le Pacifique occidental et pour une guerre gagnante contre la Russie. Trump ne sait probablement pas ce qu'il veut faire mais lorsque de nombreuses factions cherchent à s'approprier les espaces vacants, il risque de se tourner vers les tactiques israéliennes de frappes aléatoires qu'il admire tant.

Il faut être intelligent pour comprendre qu’une économie politique ne fonctionne pas comme celle d’un ménage. Nos dirigeants ne le sont pas. Il ont oublié Keynes, pour certains volontairement. Celui ci, sans le vouloir, avait assassiné intellectuellement le capitalisme. Nos politiques l’ont ressuscité. Avec toutes ses nuisances, matérielles, intellectuelles et morales.(note de Rocafortis)

La propagande belliciste en Europe occidentale en faveur d’une confrontation directe avec la Russie est délirante, déconnectée de toute vraie raison et de toute perspective soutenable. Il n’existe qu’une seule explication à cela. La fabrication précipitée d’une nouvelle légitimité qui nécessite le contrôle de l’opinion et un bombardement de mensonges déjà constatable dans tous les médias.

Comme avec l’œuvre de Marx, ce qui reste de meilleur dans l’œuvre des situationnistes, ce sont les marges. Presque tout a été englouti par l’histoire mais ce qui demeure est bien plus intéressant que presque tout. Figure, tout aussi incontestable qu’elle fut marginale, de cette époque, Ken Knabb est toujours vivant et toujours incompatible avec notre temps. Respect.

On comprend mal quelle mouche a piqué cette UE qui croule sous les problèmes pour se précipiter dans une guerre ingagnable où elle joue sa peau et la notre. Comme souvent dans l’histoire, un pouvoir à court de légitimité tente de s’en fabriquer une par la guerre. L’art du compromis, tant vanté par ailleurs est méprisé au profit d’un calcul risque-tout qui risque de tout perdre et nous avec.

Reprendre le contrôle de nos vies est une urgence absolue alors que le vieux monde sombre et nous entraîne avec lui dans la destruction de tout ce qui a de la valeur. Ce sera une tâche collective et une tâche de longue haleine. Une occasion s’offre à nous dès lors que l’ennemi a franchi la ligne rouge de l’insupportable. Bloquer puis reconstruire. Note de Rocafortis.

Ceux qui ont un fusil et ceux qui creusent, disait Blondin. Et il rajoutait aussitôt : « Si on travaille pour gagner sa vie, pourquoi se tuer au travail ? ». Cette vérité éternelle se manifeste régulièrement dans l’histoire et le moment présent est là pour nous le rappeler. La révolte des pays du Sud qui cravachaient pour le Nord est bien là et seul le Nord semble l’ignorer.