Le blog de Rocafortis

Une mauvaise guerre est la continuation d’une mauvaise politique par de mauvais moyens. L’UE, déjà dans une mauvaise passe de par sa politique de libre échange, a du affronter coup sur coup deux secousses majeures, l’échec de sa politique d’extension à l’Est et la perte de son principal allié à l’Ouest. Pour s’en remettre, l’appel aux armes reste le recours préféré des imbéciles.

Certains ont pu croire que Donald Trump en voulait à l'État profond. En réalité, il s’est allié aux libertariens de la Silicon Valley qui rêvent d’un monde où toutes nos vies seront minutieusement suivies et enregistrées. Les agences de renseignement, la police militarisée, le plus grand système carcéral du monde, les entreprises prédatrices et la surveillance de masse, c’est leur business !

Pendant que l’orchestre joue « plus près de toi, mon Dieu » sur le pont d’un Titanic rebaptisé Europe, une vie ordinaire y poursuit son cours. Comme les festayres du Festival de Réïm qui dansaient à 5 kms d’un mouroir, on se saoule en Europe d’émotions frelatées qui permettent de ne pas penser. L’intelligence y est bannie et ses rares partisans, comme Emmanuel Todd, ostracisés.

Notre monde dystopique est incompréhensible dans les termes de l’ancienne politique. Une heureuse nouvelle : la capitulation du Bloc de l’Est en forme de main tendue à L’Occident est devenue mauvaise nouvelle : Le refus de cette main tendue a transformé l’Occident en totalitarisme marchand dont la logique interne est intenable. Dès 1999, Alexandre Zinoviev décrivait ce nouveau monde nihiliste.

On ne peut rien comprendre à notre monde sens dessus dessous si on néglige son acteur principal qui pourtant n’apparaît que furtivement sur la scène. C’est la dette mondiale. Dettes publiques et surtout privées dépassent le PIB mondial. Le montant des emprunts et leur coût s’emballent. Pas de remède à l’horizon. Une bonne raison pour se faire la guerre. Dieu reconnaîtra les siens !

Et redéfinit la démocratie… contre le peuple moldave. La présidence UE, devant le danger d’être désavouée, n’hésite pas à redéfinir les règles du jeu électoral à trois mois du scrutin, interdit des candidats deux jours avant le scrutin et choisit qui elle empêche de voter. Pour quel avenir quand les Moldaves ont compris que ce ne serait pas le leur ?

De nombreux Palestiniens et autres critiques du statu quo affirment que les nations occidentales utilisent la question de l’État palestinien pour  les absoudre de la tâche diplomatique bien plus difficile  qui consiste à demander des comptes à Israël pour ce qu’un organisme de l’ONU vient  de décrire comme un génocide  à Gaza.

L'Angleterre a inventé ce système illimité de besoins que nous appelons aujourd'hui mondialisation . Elle représente toujours la tragédie éthique de la résorption de l'État dans les limites du système des besoins . Dans les pays les plus riches vivent les hommes les plus pauvres, réduits à la misère matérielle et morale par l'absence d'un État éthique , dominant la bête sauvage économique

Le mouvement pour un gouvernement populaire a souvent été défait par un défaut de mobilisation à la base. Se mobiliser dépend d’évolutions inscrites dans le temps long de l’histoire. Capacités de compréhension, d’expression et d’imagination réaliste lui ont souvent manqué. Où en sommes nous aujourd’hui, après tant de temps passé sur le banc de touche de l’histoire ? Note de Rocafortis.