« Quel fourmillement en ce monde une heure avant sa fin ! », c’est avec cette lancinante assertion de Joseph Roth que l’urgence impose d’écrire sur le temps présent, le temps qui vient. Une nécessité1…
ce fascisme d'atmosphère, tant les parallèles sont évidents entre notre actualité et l’entre-deux guerres en Mitteleuropa.
Le terme de « fascisme » aura chez certains mauvaise presse. Pourtant, il s’agit ici, non pas d’endosser la définition historique du fascisme, mais bien celle du sens commun, celle du dictionnaire qui rappelle « qu’il s’agit d’une tendance visant à installer un régime autoritaire ou une attitude autoritaire, arbitraire, violente imposée par quelqu’un à un groupe quelconque ou à un entourage ». Qui pourrait contester que ce parfum là nous embaume déjà de ses puissants muscs ?
En somme, voici une chronique voyant poindre le fascisme à l’horizon autour de quelques thèmes et débats occupant notre Agora.
Des minutes écrites sur le grill, dans un entrelac analytique, pour prendre le pouls d’une époque qui nous échappe. Ainsi apparaissent des rémanences, un pouvoir sans dessein, une démocratie attaquée, un capitaliste agressif, une hégémonie des passions tristes.
Il s’agit de décrire la dialectique entre un pouvoir techno libéral agonisant face à la xénophobie et à l’autoritarisme triomphant. Non point, d’en constater simplement les ravages que d’espérer au fil de l’eau que quelque part le moment venu, un espoir se lève en s’opposant organiquement à l’extrême droite.
Sans bien sûr présumer de la menace fasciste qui est toujours au porte du pouvoir d'Etat, je m'essaye aux contours d'un programme de combat pour enfin envisager le reflux de la droite radicale sur la durée en répondant à l'urgence sociale et écologique en 100 jours.
Je m'essaye ici à renouveler le sens du front républicain, non pas la simple réplication d'un barrage traditionnel à l'extrême droite mais l'expression et le moyen de renouer avec l'esprit profond des principes fondamentaux qui nous font être une communauté citoyenne.
En cette veille de scrutin décisif, voici ce que j’écrivais au soir du vote de la loi immigration en décembre dernier qui introduisait de manière systémique la préférence nationale, pierre angulaire du programme de l'extrême droite xénophobe… Je n'ai rien retouché à mon texte.
La rage qui nous fait constater impuissant que le Président de la République a choisi la politique du pire ne doit pas nous faire perdre la lucidité de l'évidence, la dissolution coup de tête, coup de dé n'est que l'aboutissement cohérent d'un mode de gouvernance égotique et comptable
L'occupation de la rue pour l'action violente a toujours été une composante de l'arsenal d'intimidation de l'extrême droite. La somme des arrestations depuis les élections européennes dans la mouvance identitaire prouve que les temps n'ont pas changé.
Quand le Président Emmanuel Macron reprend les propos les plus infamants de l'extrême droite historique envers le Nouveau Front Populaire, il génère un vide irénique où s'engouffre la violence et le chaos. Qu'il semble le souhaiter rationnellement est encore plus inquiétant.
En assumant les marqueurs de classe, en matière de politiques économiques, le gouvernement a ouvert la voie au ressentiment des catégories populaires, tout cela dans une ambiance réactionnaire assumée par le pouvoir macronien.
En dépit de la description méthodique des contradictions du programme économique du RN, le patronat se satisfait, certes encore mezzo voce, de l'arrivée au pouvoir potentielle de l'extrême droite.
Trop longtemps, la sphère intellectuelle et académique a mis en retrait son implication dans l'arène des luttes face à la monté du péril fasciste. Au moment où la prise du pouvoir par l'extrême droite n'est plus une chimère, la culture doit entrer dans l'action.
Pas une journée sans que nos oreilles ne bourdonnent du badinage incessant autour de cette notion insaisissable, et pourtant si prégnante pour les fascistes, de « wokisme ». La dénonciation de l’identitarisme, indigénisme et autre culture de l’effacement devient elle-même l’identité centrale de l’idéologie de la nouvelle droite.