Samedi, j'avais prévenu Maël : ce serait sans pitié. Il a 10 ans ans, c'est un de mes voisins du dessus ; j'en ai 42. Mais dans une bataille de boules de neige, ça ne compte plus. La bataille de boules de neige, c'est un moment de renversement, comme le mardi-gras, qui nous parle de nos guerres et luttes sociales. Comme un envers, nous rappellant le pire comme le meilleur de nos façons de lutter.
Je sors ce dimanche matin alors que la neige a enfin recouvert Paris. Je vais présider le culte de La Maison Verte. Le silence est quasi-total. Seulement le bruit indéfinissable des fines paillettes de neige qui continuent à l'épaissir. Il n'y a personne dans ma cité de la Grange-aux-belles. Je rejoins la place du Colonel Fabien. Quasiment pas de voiture, les rares roulent au pas.
C'était ce matin sur France-Inter. Le journaliste se lance dans une longue tirade : ces matières que les enseignants ne peuvent plus enseigner à l'école, et de citer pêle-mêle, les croisades, la colonisation, la sexualité, l'Islam... On a du mal à enseigner les valeurs de la République... Après un laïus qui n'en finit pas, il dit enfin de quoi il parle : une pleine page dans Le Figaro.