Hier soir j'ai diné dans un petit restaurant du Marais pour trois euros six sous et deux centimes.
J'étais avec des amis et bien entendu la discussion s'est vite orientée vers les revendications des Gilets Jaunes.
Comment sortir de cette crise ?
Vous m’êtes apparu dans mon sommeil, digne, le visage grave, le regard pénétrant face à 200 journalistes qui attendaient de vous « la vérité ». La vérité sur ces terribles soupçons qui pèsent sur vous, l’homme d’Etat, adoubé par des millions de fidèles. Celui qui, à cet instant, symbolise l’honneur de la France, sa grandeur retrouvée. Gaullien. Soudain, vous avez disparu. Un drôle de songe.
. .
La braderie de Lille vient d’être annulée par Madame Martine Aubry, mairesse de la ville et le préfet Michel Lalande. La fête de mon petit village blotti dans les garrigues aussi. Même au temps de la « zone libre », nous n’avions pas vu ça, ici, dans nos contrées sauvages !
Décidément les multinationales ne se laissent pas faire. Total récupère son permis d’exploitation des gaz de schiste sur les terres voisines de Montélimard ; Vinci veut faire déguerpir les paysans de la ZAD de Notre Dame des Landes ; La société Bolloré SA attaque des journalistes en justice suite à un article sur l’accaparement des terres en Afrique et ailleurs. Les tribunaux sont à l’ouvrage.
Trois ouvrages sont parus au Seuil, qui font état de la nécessité d’intégrer le citoyen dans la gouvernance de la nation. Non pas à titre consultatif mais doté d’un pouvoir délibératif pour constituer une contre-force face aux clans politico-financiers qui dominent la vie publique.
J’écris ces lignes pour dire à mes petits enfants que je ne me suis pas tu. J’écris ces lignes parce que, enfant, j’ai connu la guerre, celle de l’horreur nazi, celle d’une France qui se déchirait, celle de la délation, du Vel d’hiv, des massacres, de la honte et de la déchéance d’une partie de l’Humanité.
Restons calme ! Nous tombons en vrille. La République va prendre un bon coup dans l’aile. Son pilote ouvre la boîte de Pandore paralysé par l’indécision, incapable de corriger sa manœuvre aussi grotesque que floue au congrès de Versailles sur la déchéance de la nationalité française s’appliquant aux personnes nées en France. Il tourne le dos aux valeurs des Lumières et va dans le mur.
Il fallait une main forte armée d’un maillet vert, couleur sacrée de l’univers interstellaire, pour qu’en 11 secondes top chrono, soit adopté un accord planétaire par 195 chevaliers en gris sidérés par une telle puissance sidérale. Cet homme, est la Force ! Il est le porteur de l’empire invisible des Midi-Chloriens. Il est Anakin Skywalker, dit Fabius, président de la Cop 21.
Depuis les attentats s’installe une paranoïa politico-médiatique détestable qui ne fait que renforcer le sentiment d’insécurité des Français. Elle entraîne une radicalisation des opinions de l’électorat. La validation des politiques ultra sécuritaire et antidémocratique favorisent la montée de l’extrême droite tout en renforçant l’inquiétude des Français les plus vulnérables.
Après toutes ces cérémonies funèbres, après toutes ces marseillaises et ces appels aux armes, après toute cette horreur sanglante du 13 novembre et cette tristesse qui nous envahi, nous devons vivre sous le joug d’un état policier. Devons nous l’accepter en silence au nom d’une pseudo sécurité dont on sait qu’elle est illusoire et qu’elle ne sert finalement que des intérêts politiciens.