Construire ensemble la démocratie africaine pour le développement endogène et l'émancipation des peuples.

La crise de la conscience africaine de la souveraineté, dont le rejet de la CPI par certains chefs d’Etat africains est la récente expression emblématique, réside une représentation atomisée de la souveraineté. Cette conception atomistique de la souveraineté et de l'identité entraîne le rejet de l'Autre. Les politiques d'exclusion, les génocides et les massacres en sont les conséquences.

Sur proposition du président Kenyan l' Union Africaine (UA) vient d'adopter à huis-clos lors de son 26ème Congrès une proposition de retrait des pays Africains de la CPI. Quelles sont les raisons profondes d'une telle décision qui peut s'assimiler à la revendication par certains chefs d’État africains d'un droit de tuer en toute impunité ?

Laurent Gbagbo aurait-il été destitué par la France appuyée par les forces des multinationales capitalistes dont la CPI constituerait le bras armé judiciaire? Ce procès est-il la phase judiciaire d'un complot international ourdi contre un chef d’État africain ? Cet argumentaire contestable n'occulte-il pas un impératif démocratique : La lutte judiciaire contre l'arbitraire du pouvoir en Afrique?

Le jugement pénal, à la CPI, de l'ex-chef d’État ivoirien et de son ministre Charles Blé Goudé accusés tous les deux de crime contre l'humanité suscite des réaction passionnées. Est-ce un procès politique et du néo-colonialisme? Ne faut-il pas mettre en perspective ce procès pour l'appréhender sous sa dimension judiciaire spécifique?

En Afrique Noire la problématique de l'affrontement politique démocratique est liée à la capacité des partis politiques à se rapproprier les principes et les valeurs des obédiences idéologiques dont elles se réclament. Elle est aussi liée à la capacité de ces partis à représenter effectivement les intérêts des diverses catégories de la société et médiatiser leur rapport avec l’État.

En Afrique Noire il faut combattre la corruption endémique pour pouvoir lutter efficacement contre le terrorisme djihadiste.

Que devons-nous faire face aux avancées du terrorisme djihadiste expansionniste moyen-oriental en Afrique Noire, avancée qui n'est rien d'autre qu'une nouvelle forme d'expansionnisme politique et économique, d'acculturation forcée brutale et meurtrière? Résister en promouvant les valeurs de la République, de la Démocratie et de la laïcité pour sauvegarder le vivre-ensemble.

En Afrique Noire la limitation constitutionnelle de la durée du mandat présidentielle est un objectif fondamental du combat démocratique. La brève remise en question de cet acquis de la démocratie ivoirienne par l'ex-ministre Bacongo Cissé dans ce qui semblait être un ballon d'essai, illustre la nécessité de la vigilance des opinions publiques africaines sur ce sujet.

En Afrique Noire deux tendances dures qui mettent à péril le tournant démocratique se dégagent. Au plan politique c'est la tendance à abroger légalement ou illégalement la limitation constitutionnelle des mandat présidentiels . Au plan économique c'est la tendance à l'économisme qui réduit la démocratie au libéralisme économique. Il faut dénoncer cette dérive

L’objectif cardinal de la révolution démocratique en Afrique Noire n’est pas de promouvoir une politique purement libérale et exclusivement économique. La démocratisation vise à limiter l’État par les droits fondamentaux pour le transformer en agent de développement endogène luttant contre la pauvreté de masse et l'exclusion sociale.