Quelle interprétation donner du terrorisme et, partant, comment en finir avec le terrorisme ? Pour Brighelli, la réponse est toute simple : le terrorisme, c'est la faute à l'école.
Le fait que les derniers attentats commis en France ou en Allemagne tournent à la confusion des thèses, des certitudes, même les moins étayées, avancées jusque là avec assurance, n’y change rien : les politiciens, toutes tendances confondues, n’en continuent pas moins de pérorer sur un sujet qui, manifestement, les dépasse.
La droite est ignoble, le gouvernement, paraît-il, désemparé. Alors, pourquoi ne pas poser le débat autrement, avec quelques questions toutes simples, et d’ailleurs pas nouvelles, même si ce qu’on appelle abusivement l’opinion publique persiste à les ignorer ?
Quelque part entre (tristes) comiques qui s’ignorent et (vrais) charognards qui se nourrissent du sang des victimes pour satisfaire leurs médiocres ambitions carriéristes : les réactions d’une large partie de la classe politique à l’attentat de Nice en disent long sur l’air du temps et, plus généralement, sur la déliquescence d’un régime dénaturé par le populisme.
Hasard du calendrier : hier, suite à l’affligeante parade militaire sensée symboliser l’unité nationale, le président de la république dissertait gravement sur la « très grande puissance » qu’est la France. Une très grande puissance, défilant comme à la parade mais qui s’avère incapable de protéger sa population. On peut continuer à s’aveugler, tant que le peuple en redemande...
A l'Assemblée nationale, la séance du 29 juin dernier a donné l'occasion aux députés d'agiter l'un de leurs fétiches préférés : les symboles nationaux à l'école. En réalité, derrière le comique involontaire du débat, un projet de société brutal et rétrograde.
Avec l’épreuve d’éducation civique infligée aux candidats de la dernière session du DNB (diplôme national du brevet, juin 2016), l’Education nationale montre que, loin de ses prescriptions de pur affichage, la pratique courante tient bien davantage de la « simple exhortation édifiante » et de la « transmission magistrale de connaissances et de valeurs. » Mais quelles valeurs au juste ?
En France, peut-on être jugé et condamné pour son opinion ? La réponse est oui : hier, à Rennes, un manifestant contre la loi travail a été arrêté pour avoir brûlé un drapeau tricolore ; il encourt une peine de 7 500 euros d’amende et de six mois de prison.
N’en déplaise aux thuriféraires de la souveraineté nationale qui monopolisent le devant de la scène médiatique, le Brexit n’est pas par nature la victoire du « peuple » dominé sur un exploiteur mondialisé.
« Ne soyons plus Anglais ni Français ni Allemands. Soyons Européens. Ne soyons plus Européens, soyons hommes. Soyons l’humanité. Il nous reste à abdiquer un dernier égoïsme : la patrie » (Victor Hugo, Choses vues, 1846)