Beyrouk : aucun hasard si la musique traditionnelle et la poésie, les femmes libres, l’écologie et la philosophie soufiste (tous haïs des intégristes) sont des thèmes permanents dans ses ouvrages, comme une proposition en creux (portée par l’urgence) sur comment résister aux dangereux mirages de l’époque.
Si donner des traits maliens à Astérix ou des spécificités physiques asiatiques à Tintin (ne souriez pas, les Américains l’auraient peut-être fait. Ne sont pas chiches dès qu’il s’agit de soulager leur conscience à peu de frais) serait grotesque, il n’empêche que créer de nouveaux modèles qui viendraient s’additionner à ceux déjà existants paraît relever tout simplement...du bon sens.
« Je ne trouve pas de rue à la mesure de mes souliers. J’ai humé les relents nauséabonds du Boulevard Jean-Jacques Dessalines. J’ai aussi arpenté les devantures de Flatbush Avenue. Ma folie s’est égarée entre les taxis jaunes, les magasins de pacotille, les McDonalds, les camionnettes tap-tap et les flaques d’eau sale. Ma parole ne sait plus quelle langue parler. »
"Un livre baume, musical, coup de revers habile au destin, qui conte sans emphase et par touches la complexité humaine et fait grand bien en cette rentrée littéraire pleine de récits ivres du drame"
"Faire comprendre qui elle aura réellement été le temps de trente et quelques poussières d’années devient le leitmotiv de ses cahiers post-mortem (vision unilatérale, subjective, autant que globale) qui constituent l’étourdissant (gigantesque, tant par le nombre de pages que par la puissance évocatrice et l’ambition du projet) ‘Une Somme humaine’, nouveau Makenzy Orcel"
"Idéaliste biberonné à la propagande officielle ou benêt au destin programmé de chair à canon ? La grande romancière se garde bien de trancher, consciente de la valeur égale des vies, surtout lorsque - d’une façon ou d’une autre - elles s’apprêtent toutes à être sacrifiées sur des autels bien trop grands pour eux"
« Il frappe en moi, à travers moi, ce que nous haïssons tous les deux : le fait que nous soyons lui et moi au nombre des brebis du Seigneur et qu’Il n’ait jamais pour nous le plus petit regard, qu’Il nous laisse comme ça, suspendus au bord du gouffre »