S’inscrivant au cœur de la tradition classique, une centaine d’artistes internationaux s’emparent chacun d’une œuvre des collections du Louvre pour en proposer une copie. Loin de se limiter à une simple reproduction, ils transforment l’acte en un dialogue entre passé et présent, et démontrent, au Centre Pompidou-Metz, que la copie peut aussi être un acte de création.
En 1975, neuf femmes, anciennes combattantes de la Grande Guerre patriotique, se retrouvent dans un appartement communautaire pour répondre aux questions d’une jeune journaliste biélorusse. Julie Deliquet adapte Svetlana Alexievitch et donne la parole à ces femmes afin qu’elles puissent raconter leur guerre, jusque-là dite par les hommes.
Émilie Rousset poursuit son exploration de nos archives contemporaines en faisant rejouer à sept comédiens, in extenso et à l’oreille, des entretiens filmés auprès d’avocates spécialisées en droit de la famille et de justiciables européens. Brillant et nécessaire, « Affaires familiales » propose une déconstruction théâtrale des normes familiales et judiciaires.
Le MO.CO. Montpellier Contemporain consacre une exposition monographique à Françoise Pétrovitch, véritable traversée dans le travail de l’artiste opérant une dissection minutieuse de l’humain, celui qui palpite d’absences, de murmures inachevés, de silences qui résonnent comme des os nus sous la peau du monde.
De mariages en funérailles, Pascal Rambert dissèque dix ans de la vie d’une famille pour mieux interroger le poids de la transmission et de l’héritage. Servie par onze interprètes d’exception, « Les conséquences » explore l’engagement, les illusions perdues et le théâtre lui-même. Face à l’épreuve, la parole détruit autant qu’elle répare.
Daniel Jeanneteau et Mammar Benranou font de l’attente un gouffre poétique dans « Et jamais nous ne serons séparés » de Jon Fosse, dont la lecture ne vise pas tant à énoncer une vérité qu’à faire sentir, presque physiquement, la pesanteur des liens humains. Porté par un trio d’acteurs magnétiques, ce spectacle hypnotique nous confronte à nos propres silences.
Les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique présentent trois séries de panneaux récemment restaurés issus de « The Americans », œuvre monumentale de Saul Steinberg réalisée pour le Pavillon américain de l’Exposition universelle de 1958 à Bruxelles, dans lesquels l’artiste croque un portrait incisif de sa patrie d’adoption.
La Fondation A à Bruxelles propose une vision contemporaine de Johannesburg, ville de complexité et de contradictions, portant en elle les cicatrices de l’apartheid. « What’s the Word? Johannesburg! » fragmente la ville, la réinvente, la fait vibrer à travers les regards d’une génération née après la chute du régime ségrégationniste.
Dans « Héritage », Cédric Eeckhout tisse un dialogue mère-fils qui transcende l’autofiction pour interroger ce que signifie hériter dans une époque fracturée. Œuvre théâtrale d’une immense douceur, la pièce fait de l’intime le creuset d’une réflexion universelle sur la transmission, l’émancipation et les combats silencieux.
Julien Gosselin adapte l’œuvre oubliée de Léonid Andréïev pour en faire une fresque hallucinée, une méditation fiévreuse sur la disparition, celle de l’humanité, celle du théâtre lui-même. « Le Passé », spectacle monumental nous plonge dans les abysses d’une Russie prérévolutionnaire, où les âmes se noient dans un passé qui n’en finit pas de hanter le présent. Brillant.