Photo Élysée à Lausanne interroge ses collections en posant un nouveau regard sur les archives photographiques du studio Lehnert & Landrock, corpus d’images qui a façonné et diffusé l’iconographie d’un Orient fantasmé, exotique, profondément marqué par le contexte colonial de l’époque. Une relecture courageuse, à la fois critique et introspective.
À Genève, la seconde édition de l’exposition-festival KorSonor, biennale hybride qui conjugue les arts sonores et visuels, accueille dix-sept artistes et plusieurs nouvelles productions, faisant du son, au-delà de sa célébration comme vecteur esthétique, un prisme politique, arme de résistance, miroir des enjeux socioculturels et politiques contemporains.
À Paris, la galerie Maubert rend hommage à Sylvie Fanchon en proposant une traversée dans trente ans de création. « Expensive » explore, avec beaucoup d’humour, la valeur de l’art, le statut de l’artiste et sa désacralisation, tout en instaurant un dialogue avec des œuvres de Marcel Broodthaers et de Cathy Berberian.
Pour sa première exposition monographique à la galerie Anne Barrault à Paris, Ibrahim Meïté Sikely invite à une plongée dans son univers personnel où se croisent le réel et le fantastique, les références culturelles populaires et les questionnements politiques. Véritable odyssée picturale « Je deviendrai ce que j'aurais dû être » dévoile une peinture à la fois douce et violente, comme la vie.
Seule sur scène, Jessica Guilloud évoque son enfance en Isère, la maison où elle a grandi, sa famille, la salle des fêtes où l’on célèbre les anniversaires, la classe populaire rurale blanche dont elle est issue. Stand up triste co-écrit et mis en scène par Laurène Marx, « Jag et Johnny » dit la difficulté de revenir chez soi quand on est un transfuge de classe.
À La Commune CDN d’Aubervilliers, Olivier Coulon-Jablonka et Sima Khatami s’emparent de l’affaire Rémi Fraisse en proposant le procès d’un non-procès. Avec les dix mille pages du dossier d’instruction pour scénario pris en charge par sept comédiens, « Non-lieu » mène une enquête sur l’enquête et sur le fonctionnement de la machine judiciaire.
Le musée de Grenoble accueille la première exposition d’envergure en France de l’œuvre étrange, sensuelle, viscérale d’Alina Szapocznikow. Survivante de la Shoah, emportée très tôt par un cancer du sein, la sculptrice franco-polonaise n’a eu de cesse d’élaborer un nouveau langage plastique fondé sur le corps, entre érotisme et trauma, éminemment vivant.
S’inscrivant au cœur de la tradition classique, une centaine d’artistes internationaux s’emparent chacun d’une œuvre des collections du Louvre pour en proposer une copie. Loin de se limiter à une simple reproduction, ils transforment l’acte en un dialogue entre passé et présent, et démontrent, au Centre Pompidou-Metz, que la copie peut aussi être un acte de création.
En 1975, neuf femmes, anciennes combattantes de la Grande Guerre patriotique, se retrouvent dans un appartement communautaire pour répondre aux questions d’une jeune journaliste biélorusse. Julie Deliquet adapte Svetlana Alexievitch et donne la parole à ces femmes afin qu’elles puissent raconter leur guerre, jusque-là dite par les hommes.
Émilie Rousset poursuit son exploration de nos archives contemporaines en faisant rejouer à sept comédiens, in extenso et à l’oreille, des entretiens filmés auprès d’avocates spécialisées en droit de la famille et de justiciables européens. Brillant et nécessaire, « Affaires familiales » propose une déconstruction théâtrale des normes familiales et judiciaires.