Seule sur scène, Jessica Guilloud évoque son enfance en Isère, la maison où elle a grandi, sa famille, la salle des fêtes où l’on célèbre les anniversaires, la classe populaire rurale blanche dont elle est issue. Stand up triste co-écrit et mis en scène par Laurène Marx, « Jag et Johnny » dit la difficulté de revenir chez soi quand on est un transfuge de classe.
À La Commune CDN d’Aubervilliers, Olivier Coulon-Jablonka et Sima Khatami s’emparent de l’affaire Rémi Fraisse en proposant le procès d’un non-procès. Avec les dix mille pages du dossier d’instruction pour scénario pris en charge par sept comédiens, « Non-lieu » mène une enquête sur l’enquête et sur le fonctionnement de la machine judiciaire.
Le musée de Grenoble accueille la première exposition d’envergure en France de l’œuvre étrange, sensuelle, viscérale d’Alina Szapocznikow. Survivante de la Shoah, emportée très tôt par un cancer du sein, la sculptrice franco-polonaise n’a eu de cesse d’élaborer un nouveau langage plastique fondé sur le corps, entre érotisme et trauma, éminemment vivant.
S’inscrivant au cœur de la tradition classique, une centaine d’artistes internationaux s’emparent chacun d’une œuvre des collections du Louvre pour en proposer une copie. Loin de se limiter à une simple reproduction, ils transforment l’acte en un dialogue entre passé et présent, et démontrent, au Centre Pompidou-Metz, que la copie peut aussi être un acte de création.
En 1975, neuf femmes, anciennes combattantes de la Grande Guerre patriotique, se retrouvent dans un appartement communautaire pour répondre aux questions d’une jeune journaliste biélorusse. Julie Deliquet adapte Svetlana Alexievitch et donne la parole à ces femmes afin qu’elles puissent raconter leur guerre, jusque-là dite par les hommes.
Émilie Rousset poursuit son exploration de nos archives contemporaines en faisant rejouer à sept comédiens, in extenso et à l’oreille, des entretiens filmés auprès d’avocates spécialisées en droit de la famille et de justiciables européens. Brillant et nécessaire, « Affaires familiales » propose une déconstruction théâtrale des normes familiales et judiciaires.
Le MO.CO. Montpellier Contemporain consacre une exposition monographique à Françoise Pétrovitch, véritable traversée dans le travail de l’artiste opérant une dissection minutieuse de l’humain, celui qui palpite d’absences, de murmures inachevés, de silences qui résonnent comme des os nus sous la peau du monde.
De mariages en funérailles, Pascal Rambert dissèque dix ans de la vie d’une famille pour mieux interroger le poids de la transmission et de l’héritage. Servie par onze interprètes d’exception, « Les conséquences » explore l’engagement, les illusions perdues et le théâtre lui-même. Face à l’épreuve, la parole détruit autant qu’elle répare.
Daniel Jeanneteau et Mammar Benranou font de l’attente un gouffre poétique dans « Et jamais nous ne serons séparés » de Jon Fosse, dont la lecture ne vise pas tant à énoncer une vérité qu’à faire sentir, presque physiquement, la pesanteur des liens humains. Porté par un trio d’acteurs magnétiques, ce spectacle hypnotique nous confronte à nos propres silences.
Les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique présentent trois séries de panneaux récemment restaurés issus de « The Americans », œuvre monumentale de Saul Steinberg réalisée pour le Pavillon américain de l’Exposition universelle de 1958 à Bruxelles, dans lesquels l’artiste croque un portrait incisif de sa patrie d’adoption.