Site proposant un vaste corpus de référence de documents, études, réflexions et ressources sur l’histoire coloniale de la France (première et seconde colonisation), ainsi que sur ses traces dans la société française postcoloniale d’aujourd’hui.
À Marseille, l’école Bugeaud a été renommée Ahmed Litim, du nom d’un tirailleur algérien qui a donné sa vie le 25 août 1944 pour libérer la ville. Selon les mots du maire, Benoît Payan, « la ville a choisi de donner aux enfants de Marseille l’exemple d’un héros plutôt que celui d’un bourreau ».
Emotion à Perpignan où la ville dirigée par le Rassemblement national veut nommer une place du nom d’un chef des assassins de l’OAS, qui ont attenté à la vie du président de la République et assassiné de nombreux Algériens, des militaires français et des Européens d’Algérie favorables à un avenir de paix : Pierre Sergent, chef de l’OAS Métropole dont les attentats terroristes y ont fait 71 morts.
Il y a 61 ans, le massacre du 17 octobre 1961 : la plateforme Binge rediffuse le 1er octobre une série documentaire de Tristan Thil. Exceptionnelle, elle donne à entendre des enregistrements inédits de témoignages de manifestants algériens mais aussi de policiers français, recueillis par Jean-Luc Einaudi, le chercheur qui, contre vents et marées, rendit une histoire à la répression sanglante.
Emmanuel Macron a déclaré en Algérie qu'entre la France et l'Algérie, « c'est une histoire d'amour qui a sa part de tragique ». Dans une tribune publiée par Le Monde, le politiste Paul Max Morin écrit que « la réduction de la colonisation à une “histoire d'amour” parachève la droitisation d'Emmanuel Macron sur la question mémorielle ». Après des protestations de l'Élysée, le journal l’a supprimée.
Emmanuel Macron a affirmé en Algérie : « J’essaie, depuis que je suis président de la République et même avant, de regarder le passé en face », allusion à ses mots de « crime contre l’humanité » et de « barbarie » pour qualifier la colonisation. Mais il hésite à panthéoniser Gisèle Halimi, craignant des réactions hostiles. L’appel d’un fils de harki à le faire montre pourtant que c’est le moment.
Au Mucem jusqu’au 22 août une exposition porte sur l’émir Abd el-Kader. Le journaliste Pierre Daum lui a reproché sur son blog personnel hébergé par Mediapart de donner « une vision coloniale de l’Émir ». Un membre du Mrap qui milite pour la création d'un Musée national du colonialisme lui répond. Une exposition itinérante diffusée par le site histoirecoloniale.net et l’association Ancrages complète et prolonge celle du Mucem.
Le 14 juillet 1953 fut le dernier défilé Bastille-Nation non militaire pour la fête nationale. Une tuerie policière longtemps occultée y a mis fin : place de la Nation, sept manifestants tués dont six Algériens. Le 13 juillet 2022, une commémoration sera suivie d’« un bal pour oublier les balles » et, le lendemain, la projection d’un film sur cet événement dans un quartier populaire de Nanterre.
[Rediffusion à l'occasion de l'anniversaire de la mort de Gisèle Halimi] La mise en cause aux Etats-Unis du droit à l’avortement a relancé la demande adressée au président de la République de la panthéonisation de Gisèle Halimi puisque c'est l'une des causes qu'elle a incarnée. L'historien Gilles Manceron adresse à Fatima Besnaci-Lancou, co-fondatrice de l’Association Harkis et droits de l’Homme, une lettre ouverte l’invitant à cesser d’y être défavorable.
Scoop : l’un des objectifs majeurs de l’intégration européenne réalisée dans les années 1950 était la préservation des colonies africaines de l’Europe. C’est ce que démontre « Eurafrique », le livre bienvenu de deux historiens suédois. Une lecture essentielle pour décrypter l’actuelle politique internationale de l’UE et ses dérives anti-migratoires. Par François Gèze
La peur d’un « grand remplacement » des « Blancs chrétiens » est très ancienne en France. Elle a connu une véritable explosion à l’ère coloniale, face à la présence, pourtant quantitavement faible, des travailleurs africains en métropole. Alain Ruscio montre ici que ce fantasme raciste fut un filon politique et un calcul abondamment exploités du XIXe siècle à nos jours.