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Mes collègues organisateurs du congrès du Réseau des études africaines en France, qui s'est tenu au Centre d'études d'Afrique noire (CEAN), à Bordeaux, du 6 au 8 septembre, m'ont demandé de donner à cette occasion une conférence sur le thème suivant: «Quelle politique africaine pour la France?»[1]. De prime abord, j'ai été saisi par l'angoisse de l'étudiant qui pioche un mauvais sujet au «Grand O» de Sciences Po.
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Depuis le 11 septembre 2001, Français et Américains se sont progressivement installés dans l'idée que l'Afrique de l'Ouest sahélienne était en passe de devenir un nouveau sanctuaire pour Al-Qaida.
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Après avoir snobé la Turquie, l'Europe s'inquiète maintenant de la voir s'éloigner. Elle discerne dans l'activisme d'Ankara au Proche et au Moyen-Orient une stratégie de substitution par rapport à l'adhésion à l'Union européenne. Elle impute au musulman Tayyip Erdogan des visées « néo-ottomanes ». Ce faisant, elle continue de ne rien comprendre au film.
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Dans les années 1990 se produisait à Brazzaville un groupe musical, les Très Fâchés. Suspicieuse, la Sécurité le convoqua pour savoir contre qui ils étaient fâchés. « Mais enfin, contre l'impérialisme ! », répondirent-ils. Aujourd'hui, les tenants français des études postcoloniales semblent eux aussi très fâchés, si l'on en juge par la lecture d'un livre récent, Ruptures postcoloniales. Les nouveaux visages de la société française, sous la direction de Nicolas Bancel, Françoise Bernault, Pascal Blanchard et al. (Paris, La Découverte, 2010, cité infra comme Rp).
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Microethnologie d'un quartier de Paris. Il y a trois ans, le Café du Chamois vivait des jours tranquilles, au coin de la rue de la Perle et de la rue Vieille-du-Temple, dans le IIIe arrondissement. Une personnalité du show biz le racheta. Grâce à ses réseaux, aux guides touristiques, à Internet, le bar attira une clientèle branchée et cosmopolite.
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Le chef d'escadron de gendarmerie Jean-Hugues Matelly a été radié des cadres par un décret du président de la République en date du 12 mars 2010. Sanction d'une gravité extrême.
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Dans le débat public français, l'expression « islam républicain » sonne comme un oxymore, voire une provocation –ou au mieux comme une tête de chapitre de programme présidentiel, rubrique « immigration et intégration ». Les deux termes apparaissent antinomiques ou en tout cas problématiques, selon les opinions des uns et des autres. Par Jean-François Bayart, directeur de recherche au CNRS (Sciences Po-CERI).
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Madame le Ministre,Je me vois dans la pénible obligation de vous adresser cette lettre ouverte pour contribuer à dissiper le malaise qu'a créé, au sein d'une partie de la communauté scientifique nationale et internationale, le traitement, depuis cinq ans, de mon dossier personnel de candidature à une promotion au grade de directeur de recherche de classe exceptionnelle par la Direction générale du CNRS, dont vous exercez la tutelle.
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L'ouverture à Villeneuve-Saint-Georges d'un collège privé d'obédience « fethullaci » –du nom de Fethullah Gülen, un leader musulman turc– a suscité une certaine émotion. L'homme est l'un des continuateurs de l'œuvre de Said Nursi, grand réformateur du mouvement confrérique turc. Après la mort de ce dernier, en 1960, sa mouvance mystique, dite nurcu, continua de prospérer sur le mode de la scissiparité, en se divisant selon des lignes ethniques et politiques ou des conflits d'intérêts de succession. Elle compterait aujourd'hui, toutes branches confondues, de 5 à 6 millions d'adeptes.