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Billet de blog 18 septembre 2025

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Subrepticement, on s’est fait empoisonner par le néolibéralisme

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Et on refuse de le voir.
Nous sommes devenus des zombies, des junkies. Les « Simon, Jeannot et Jojo » de François Bayrou, ces populeux sont selon lui, des crétins, des arriérés incapables de comprendre la complexité du Monde.
L'interview en intégralité de François Bayrou sur BFMTV
https://www.youtube.com/watch?v=i5feu3Cp6Yk

Toujours selon lui, heureusement que les experts sont là pour affronter nos énormes difficultés aussi hautes que l’Everest, disait-il sur le perron de Matignon.


Seulement voilà ! Pour que « Simon, Jeannot et Jojo » dorment tranquillement, on les a appâtés pour qu’ils mettent leurs doigts, leur tête, leur assurance-vie et leurs actions, leur « Like », leurs commentaires, leurs schémas de pensée dans le pot de confiture du néolibéralisme. C’est la compétition de tous contre tous. On « manage », sur une échelle de 0 à 10, le pauvre livreur harassé. On magouille pour mieux profiter du système. On place ses enfants dans les meilleures écoles. Tombant dans le piège, une fois conditionnés, ils savent qu’ils sont ferrés. Trop honteux, trop peur de tout perdre, ils ne bougeront plus avec un petit malaise, tout de même, sur leur conscience.
Comment en est-on arrivé là ?      
   
Avant tout, pour faire très simple, faisons un peu de chronologie. On peut aisément mettre des dates, des moments sur ces trois systèmes économique et politique : capitalisme, libéralisme et néolibéralisme.


Le capitalisme nous fait penser à « Germinal » de Zola pendant la Révolution industrielle, avec ses organisations patronales hyper puissantes et odieuses et l’émergence des syndicats.

Le libéralisme d’où sort le libertarisme actuel d’Elon Musk, nous fait penser à Thatcher, Reagan, Chirac avec un état réduit à sa portion congrue pour inaugurer les monuments, pour déposer des chrysanthèmes, pour honorer les anciens combattants, supprimer le service militaire et vendre nos bijoux de famille comme nos industries et autoroutes.
Bon ! D’accord ! Je force le trait. Ils s’occupent de mettre des labels sur les fromages. Je vous l’accorde.
A cette époque Chirac et Juppé nous ont fait la variante française avec un parfum de Bernard Tapie.


Le néolibéralisme, émergeant des défauts du libéralisme, nous fait penser aux années 90 avec la mondialisation heureuse, avec le passage, ô combien révélateur, du respectueux mot « Personnel » en vulgaire mot « Ressource humaine » qu’on range à côté des ressources matériels, à côté des boulons et des écrous. Le mot « Entreprise » est devenue la force vive du village planétaire sans frontières, reléguant « Personnel » en « Automate biologique ». Oups ! pour ménager la susceptibilité des masses, on dit en Novlangue « Préparateur de commandes », « Technicien de surfaces ».


Comme ces automates biologiques sont très attachés au bon vieux temps démocratique, pour les rendre heureux et se sentir - rien qu’un peu - , « Citoyens souverains », acteurs de la vie sociale et politique, on les fait voter périodiquement dans des urnes, tout en contournant leurs votes par des manipulations éhontées, comme des candidats repoussoirs savamment encensés par les médias puis descendus d’un coup de grâce, comme des non-campagnes des non-débats, comme le « NON » devenu « OUI » au TCE en 2005 ou une dissolution ratée et dévoyée. Les derniers du scrutin sont les premiers élus et cela ne choque personne ou si peu. Ils peuvent voter n’importe quoi, le néolibéralisme s’en fiche, il aura toujours une astuce pour bien retomber sur ses pieds.
Pour Bayrou, un vrai troupeau de moutons arriéré qui n’y voit que du feu !

Même les 210 à 270 milliards d’Euros que l’on donne aux entreprises tous les ans (CICE, etc..), pour avoir un peu de boulot en France - juste un peu -, et qu’elles ne délocalisent pas tout complétement en Chine ou au Vietnam, ne choque personne. Cela creuse évidement notre dette à 3500 milliards d’Euros qu’on nous demande de rembourser maintenant.

ENQUETE. Aides aux entreprises : quand Michelin envoie à l’étranger des machines achetées avec l’argent public

https://www.franceinfo.fr/replay-magazine/france-2/complement-d-enquete/video-enquete-aides-aux-entreprises-quand-michelin-envoie-a-l-etranger-des-machines-achetees-avec-l-argent-public-pour-une-usine-francaise_7497598.html#:~:text=Parmi%20les%20grands%20b%C3%A9n%C3%A9ficiaires%20des,sites%20de%20production%20en%20France.


Une véritable escroquerie ! Faire rouler la dette pour avoir un secteur économique secondaire virtuel !

C'est le film de 1998 "The Truman Show" en mieux.

On nous demande de rembourser le travail et le salaire que l’on nous donne.

Autant travailler gratuitement ?

Les vrais travailleurs qui produisent nos biens de consommations sont à 200 euros de salaire, par mois, bien loin de chez nous.
C’est cela la mondialisation heureuse pour l’oligarchie euro-atlantique.
La plupart de nos partis politiques pro-néolibéralismes, pro-UE actuelle, omettent cela, et font semblant de disserter sur le curseur « +/- de justice, +/- de répartition, +/- d’immigration » en lançant des slogans « Y'a qu'à faut qu'on », « Demain, on partage mieux », « demain plus de justice sociale ». Je me suis toujours demandé s’ils étaient stupides ou s’ils étaient de bons acteurs machiavéliques au service de forces étrangères.
Pour beaucoup vendus au néolibéralisme, nos politiques sont pitoyables. Ils racontent les mêmes litanies depuis un demi-siècle. Ils nous chantent les mêmes mots doux, chaleureux, hypnotiques ; l’Europe heureuse, humaniste, du partage, de la justice sociale, puissance forte et respectée, phare des droits de l’Humain. Ils deviennent grotesques, obscènes et ne comprennent même pas le fossé qui se creuse entre eux et le peuple.

Pour ces zombies, automates biologiques, faisant semblant d’oublier leur responsabilité politique, sociale, de peuple souverain dans notre république, ils sont heureux, ils chantent, Ils dansent, ils aiment, ils extasient, ils s’émeuvent, ils font du sport, Ils s’occupent, ils voyagent, aux frais de la princesse « Dette ». Cela ressemble étrangement aux humains emprisonnés dans des dictatures immondes, parfois atroces, violentes et religieuses.
Bon ! D’accord ! Ceux-ci voyagent moins.
Certains même n’ont pas le droit de chanter comme en Iran.
D’autres se font tabassés ou exclure à cause de leur « crédit sociale » numérique.
Mais à part cela ? Voyez-vous beaucoup de différences ?


On me rétorquera « Liberté de la presse », là je m’étrangle. Nos journalistes ne sont plus que des communicants, via le pouvoir, aux services de milliardaires s’entredéchirant.
Hanouna l’a avoué : « On ne critique pas le boss ».
Connaissez-vous un média mainstream critiquant le néolibéralisme ?


Plus personne ne participe à la vie de la citée, du pays. Le peuple souverain a disparu. Voilà ce qui faisait la beauté de la France républicaine, notre fierté, nos débats extraordinaires avec Michel Polac, nos engueulades magistrales, nos révoltes citoyennes dans la rue.


Le néolibéralisme se distingue du libéralisme classique par sa vision du marché : contrairement aux anciens libéraux qui croyaient en un marché naturel fonctionnant sans intervention - la fameuse « mains invisible du marché » -, les néolibéraux reconnaissent que le marché dysfonctionne.


Ils attribuent ce dysfonctionnement aux « biais cognitifs » de l’être humain, jugé inadapté à la mondialisation en raison de son raisonnement archaïque. Pour eux nous sommes des bêtes incapables de maitriser nos pulsions. J’ai même entendu la bloggeuse Thaïs d’Escufon dire qu’à chaque fois qu’un homme rencontre une femme, il ne pense qu’à une seule chose.


Des zombies humains transformés en lapins, tombés bien bas, en dessous de la ceinture !


L’abrutissement médiatique, l’appauvrissement intellectuel font partie de la stratégie du néolibéralisme. En attendant les robots de demain et l’intelligence artificielle, quoi de mieux que d’avoir des masses zombies incapables de se révolter, corvéable à merci, s’entredéchirant par classes sociales, par ethnicités, par ruralité-métropoles.


Le néolibéralisme néo-esclavagiste de notre « meilleur des mondes » prône les délocalisations généralisées, les flux financiers libres, la concurrence libre et non faussée, l’absence de droits de douane et surtout un couple « État fort et médias manipulateurs », chiens de garde aux ordres qui contrôlent, gèrent et manipulent ces masses zombies d’individus. Le citoyen dans un collectif a disparu.


Ce couple « État fort et médias manipulateurs » interventionniste, est chargé d’« instituer » artificiellement un marché efficace à travers des politiques d’éducation, culturelles, sociales et du travail. Contrairement aux libertariens comme Trump ou Miley, qui rejettent l’État, les néolibéraux, tels Obama, Biden, les néo-cons occidentaux, s’appuient sur un État invasif pour modeler les individus et favoriser l’employabilité et l’empowerment, comme illustré par le discours de Michelle Obama sur l’ascension individuelle depuis les milieux défavorisés.


Seulement, voilà ! Les lavages de cerveaux ne sont pas parfaits. Le néolibéralisme, la mondialisation heureuse a pris les humains pour des idiots trop crève-la-fin pour réagir.


Il reste encore une once d’intelligence humaine chez les laissés-pour-compte, les gilets jaunes, les plombiers polonais de la directive Bolkestein, les Chinois qui refusent qu’Apple rapatrie ses usines de smartphones aux USA, les esclaves des Pays de l’Est construisant tous nos biens de consommations et transportant ceux-ci sans règles dans leur camionnette bâchées sur nos autoroutes.


Le plus sidérant, ce sont ces zombies « classe moyenne, haute et moyenne », ô combien consentants, ô combien complices, courroie de transmission de ces puissances financières, gardiens de pays-prison de zombies, gardiens du temple néolibérale, fous furieux illuminés - sectaires même-, ces va-en-guerres criminels prêt à envoyer leurs enfants au front.
Ils n’ont qu’un mot à la bouche « la croissance du marché ». Savent-ils que l’on croît, dans un Monde fini, vraiment très limité, par rapport à autrui, et que cet autrui, que ce néo-esclave exploité, humilié vous dira, un jour, le mot de Cambronne ?


Dans l'Union européenne qui est profondément néolibérale - le bon élève -, on constate les premiers craquements explosifs de ce néolibéralisme triomphant. Il est mis en danger, et menacé par la montée de la question de la souveraineté sous toutes ses formes, la souveraineté de l'État, la souveraineté du peuple, la souveraineté populaire.


Ce néolibéralisme occidental est en crise pour trois raisons majeures.

  • Premièrement, il menace les conditions de vie sur Terre via la crise écologique et les guerres consubstantielles.

  • Deuxièmement, il met en péril la vie humaine en aggravant l’appauvrissement, la santé, les retraites et l’accès à l’alimentation.

  • Troisièmement, son caractère autoritaire est incompatible avec la démocratie.
    Ces prises de conscience se cristallisent en 2005 lors du débat sur le Traité Constitutionnel Européen (TCE), un moment démocratique rare où le peuple français délibère collectivement, lit le traité et rejette massivement le projet TCE par un « NON » au référendum. Ce vote est cependant bafoué par les élites via le traité de Lisbonne en 2007, soutenu par une presse de gauche, déconnectée, marquant un divorce entre le peuple, la gauche dominante et la droite.


Rappelez-vous du fameux « Mon ennemi, c’est la finance » de François Hollande ! Le plus gros bobard du Parti Socialiste jamais entendu ! Ah ! si Jaurès les entendait !
Et ils continuent encore aujourd’hui à raconter, comme les autres, de gros bobards.


Cette fracture s’aggrave avec des mouvements comme les Gilets jaunes, les cahiers de doléances attrape-nigauds, la convention citoyenne pour le climat ridiculisée, les tensions liées au Covid, la réforme des retraites et la crise politique actuelle, révélant une crise démocratique persistante.
Alors, depuis plus 35 ans, « Simon, Jeannot et Jojo » en ont marre de prendre des vessies pour des lanternes.
Dans mon billet « La chute finale de Willy E. Coyote », j’écrais « Devant ce champ de ruines, du NPA à Reconquête en passant par les souverainistes, le NPF et le RN, sur l'échiquier politique aucun projet ne tient la route. L’effort de reconstruction, de réindustrialisation, demanderait des décennies de souffrances insupportables engendrant inévitablement des guerres civiles. Nous sommes à poil après avoir tout vendu jusqu'aux bijoux de famille comme nos industries essentielles.
Si nos dirigeants sont des canards sans tête irresponsables, nous, le peuple, essorés jusqu'à la lie, nous sommes des autruches sans tête qui continuent de disserter sur la grandeur et les valeurs de la France, de l’Europe.
C’est fou, c’est risible, c’est incroyable ! »

27 oct. 2009 Par Jean Mézières | 5 commentaires | 4 recommandés
https://blogs.mediapart.fr/jean-mezieres/blog/271009/la-mise-mort-du-travail-les-des-sont-pipes
Après l’accord entre la Chine et l’UMP, le lapsus de Jean-François Copé «Xavier Bertrand, notre Premier secrétaire» est révélateur.

15 juin 2009 Par Jean Mézières | 23 commentaires | 15 recommandés
https://blogs.mediapart.fr/jean-mezieres/blog/150609/le-%E2%80%98smiley-rouge-nous-tues/Le-smiley-rouge-nous-a-tues
Si la situation n’était pas si critique, on pourrait plaisanter. “Le Baygon rouge m’a tué” comme toutes les vermines.

30 août 2009 Par Jean Mézières | 46 commentaires | 10 recommandés
https://blogs.mediapart.fr/jean-mezieres/blog/300809/la-manipulation-des-masses
Il fut un temps où les régimes dominaient par la force et l’autorité. C’est encore, hélas, le cas à certains endroits de la planète.

10 sept. 2008 Par Jean Mézières | 5 commentaires | 5 recommandés

https://blogs.mediapart.fr/jean-mezieres/blog/100908/la-stalinisation-de-la-france
Comme le tatcherisme n'appartient pas à Margaret, le stalinisme n'appartient pas à Joseph :

10 sept. 2008 Par Jean Mézières | 2 commentaires | 3 recommandés

https://blogs.mediapart.fr/jean-mezieres/blog/100908/le-decrochage-de-la-classe-moyenne
Après le "NON" irlandais, on nage en plein délire. Comme en 2005 en France, les Ouïstes nous refont le coup des explications fallacieuses.

7 nov. 1996 Par Jean Mézières | 9 commentaires | 7 recommandés
https://blogs.mediapart.fr/jean-mezieres/blog/230709/lelimination-virtuelle
Dans le monde 3 milliards et 5 millions de français morts virtuels.


Guerre, Médias & Profits : Juan Branco Expose la Perversion de l'Oligarchie !
( https://www.youtube.com/watch?v=pEz6eKEiG0w&t=2617s )

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