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Dans sa présentation de la conférence sur la Shoah, le président a repris l’antienne de la « bête » toujours prête à recommencer ses méfaits. C’est un contresens : la bête, les animaux, l’animalité, ne peuvent en aucun cas commettre une Shoah, il faut être humain pour avoir les moyens de le faire. Renvoyer notre capacité de commettre ces horreurs à notre animalité supposée est une erreur absolue.
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J’ai assisté à une conférence de Boris Cyrulnik organisée par le Conseil Général de Haute-Garonne à l’occasion d’une convention signée entre le Mémorial de la Shoah et le département.
Il a parlé, en particulier, de la façon dont les enfants "encaissent" les états d'âme de leur mère. D'abord les fœtus subissent le stress de leur mère, non directement, mais dans la manière dont elle le gère...
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Que les sociétés soient primitives ou modernes, grégaires ou individualistes, avec État ou sans État, elle sont de toutes façons composées d’individus. Ce qui change ce sont le statut de ces individus et la manière dont ils sont traités. Ma vision de l’évolution des sociétés humaines depuis l’origine est que le groupe a d’abord primé car, sans lui, la survie des individus était impossible.
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C’est une réflexion de policiers, dans le livre de Sébastian Roché « De la police en démocratie », qui m’a fait prendre conscience qu’on reconnaissait à l’État une souveraineté qui en démocratie appartient au peuple. Quand on leur disait qu’ils devaient chercher à obtenir la confiance de la population, ils ont répondu spontanément « qu’ils sont l’État », leurs décisions s’imposent aux sujets.
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Michel Serres a prononcé cette conférence à Lille à L’INRIA (Institut national de recherche en informatique et en automatique) les 10 et 11 décembre 2007. Il nous resitue dans notre rapport aux techniques et dans l'évolution historique, en nous rappelant qu'à chaque nouvelle invention technique, nous avons toujours les mêmes difficultés à les appréhender, à toutes les époques..
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On a coutume d’expliquer l’identité de notre société occidentale par la détermination de la philosophie des Lumières. Je suis né paysan et j’ai vécu mon enfance et mon adolescence dans la société paysanne qui a disparu à la fin des Trente Glorieuses, je peux témoigner que nous y vivions encore selon les « codes paysans » dont les valeurs sont plus archaïques que celles des Lumières.
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La légitimité est la valeur fondamentale sans laquelle les groupes humains, et aussi animaux, ne pourraient survivre. Commençons par les animaux. On a observé qu’une horde d’une trentaine de hyènes poursuivant une proie, a été chassée de son territoire par un trio de hyènes... Chez les animaux, mais pas seulement, le territoire est l’élément central de la légitimité, on se sent légitime chez soi..
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Dans son livre L’Histoire du Moyen-Âge est un sport de combat, le médiéviste Joseph Morsel décrit comment l’Église d’Occident a voulu remplacer la filiation charnelle par la filiation spirituelle. Ce faisant, elle a cassé l’identification par la descendance en détruisant le culte des Ancêtres qu’elle a remplacé par le culte des Saints. L’Église orthodoxe n’a pas interprété les Saintes Écritures..
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La démocratie occidentale n’a pas la démocratie antique pour origine, tous les antiquisants le confirment depuis des décennies. La démocratie occidentale est issue de l’évolution structurelle de la société occidentale dès son origine mais qui ne s’est pas démocratisée avant d’atteindre le niveau étatique. L’évolution démocratique de l’État n’aurait pu advenir sans celle préalable de la société.
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La Révolution française n’a en définitive été que le « stade-palier » entre la société de sujets de l’Ancien-Régime et celle de la modernité individualiste démocratique. Mais si les individus en général sont devenus citoyens en République démocratique, les salariés sont demeurés dépendants. Ils sont considérés mineurs et irresponsables, comme des enfants ! En tant que citoyens ils sont majeurs..