-
À chaque époque, les gouvernants tâchent d’adopter des politiques qui adapteront croient-ils leur pays au monde qui advient. Il s’agit donc d’une projection vers le futur, faite à partir de leur interprétation du passé, et avec les moyens d’agir qu’ils pensent avoir à ce moment-là, et ce, dans un monde dynamique duquel ils ne peuvent s’abstraire sous peine d’en être exclus et de perdre toute..
-
Le plus souvent, on utilise indifféremment les termes de peuple et de nation dans une équivalence de sens approximative, confondant et amalgamant ces deux entités, sans les définir ni les identifier en leur sens propre. Le livre de Denis Mériau, Le Parloir de la Nation, m’a permis de faire progresser ma réflexion. On parle du peuple surtout lorsqu’il est question de sa souveraineté..
-
C’est un livre passionnant qui montre comment la parole des députés construit la nation et notre identité nationale, en votant les lois, en les ajustant, en les formulant, en leur donnant leur sens. Comment, à partir de nos mensonges, de nos peurs, de nos désidérata, nos mesquineries, bref, de nos votes, comment faire du lien ? Comment faire de l’un ? Comment faire exister la nation ?
-
Particulièrement depuis le printemps arabe, on oppose régulièrement les valeurs démocratiques occidentales, à celles des pays arabes, musulmans, ou dictatoriaux, tribaux, ou arriérés... On assiste au même préjugé à l'égard de la Russie, ou de la Chine ; ce préjugé s'estompant à l'égard des sociétés christianisées. Opposant ces valeurs comme si elles étaient absolues, au lieu de les voir..
-
Dans l’évolution des sociétés, la démocratie advient souvent par des révolutions qui ensuite ont du mal à rester… démocratiques. Quel est la nature et la « logique dynamique » des révolutions ? Et quel rapport ont-elles avec la démocratie ? Ou avec des structures sociales beaucoup plus archaïques ?
-
En lisant récemment "L’identité de la France" de Fernand Braudel, j’ai été très étonné d’y découvrir qu’il considérait que l’esclavage y était massif très tardivement, jusqu’aux VIII ou IXe siècles, pratiquement jusqu’en l’an mille ! Je n’avais pas appris cette vision de la réalité de l’époque, je n’avais pas entendu d’autres historiens la relater. Charlemagne régnait-il sur un peuple d’esclave ?
-
Pour comprendre comment l'Église a déterminé la société actuelle, il faut distinguer son action réelle, sociale, de la justification idéologique qu'elle se donne. Elle suscite deux types de préjugés, celui des chrétiens croyants qui adhèrent à cette justification idéologique et celui des anticléricaux qui la contestent. Mais ils sont complices pour ne pas aller voir ce qu'il en a été concrètement.
-
La dérive de Macron vers l’autoritarisme n’est pas de sa part, me semble-t-il, une volonté apriori d’autocratisme, mais plutôt une incapacité à concevoir une pratique institutionnelle de la démocratie au stade de développement où notre société en est arrivée. La société évolue et la démocratie qui la prend en compte aussi. Au niveau d’individualisme auquel nous sommes parvenus, nous..
-
Depuis toujours, je résiste à l'oppression du groupe, sous toutes ses formes, sociale, familiale... mais sans intégrer ces groupes à la société démocratique. Auparavant, je ne m'interrogeais pas sur la nature de la démocratie, je baignais dans le sentiment. Je dis bien « je baignais dans le sentiment », parce que je n'en avais aucune conscience que la démocratie était un espace, un champ..
-
Or, pour que cette vérité puisse construire le monde, il faut qu'elle passe de l'individuel au collectif. Qu'elle soit sélectionnée par le peuple sinon positivement, du moins négativement. Mais pour qu'elle puisse être sélectionnée, il faut d'abord qu'elle soit inventée par un ou des individus.
C'est là que le bât blesse ! Entre le premier temps démagogique de la prise en compte de l'arbitraire..