La publication de l'ouvrage « Un président ne devrait pas dire ça » provoque un chaos politique : nous préférerons nous concentrer sur les révélations centrales de l'ouvrage, comme la genèse du projet anticonstitutionnel de déchéance de la nationalité, un thème dont les soubresauts et la forte charge émotionnelle s'expliquent par son intrication avec notre histoire coloniale.
Il y a une quinzaine d'année, alors que le thème de la « déradicalisation » n'était pas encore tendance, j'avais étudié avec mes élèves le film « Le Destin » (Al-Massir) du réalisateur égyptien Youssef Chahine, primé à Cannes en 1997. Je pense que notre premier ministre aurait grand intérêt à visionner ce chef-d'œuvre.
Comme un raccourci saisissant de la 5ème République finissante et de ses dérives autoritaires, nous venons d’assister à Grenoble à un épisode de mise au pilori d'une oeuvre et d'appel à la censure d'un artiste par des élus des vieux partis, de gauche et de droite. Retournement spectaculaire donc, après l'unanimité autour de la liberté de création des artistes et « Je suis Charlie ».
À l'heure où l'été musical pointe le bout de son nez, un trio est à l'affiche à Grenoble depuis quelques temps déjà. Les mélomanes risquent d'être consternés à l'écoute de leur dernier concert, mais essayons tout de même de les suivre dans leur création.
La « Nuit debout » a décidé de dédier la Journée du 54 mars (23 avril) au mot d'ordre « Séparation du MEDEF de l’Etat ! ». Faut-il y voir la raison pour laquelle, après s'être tue, puis l'avoir raillée, une partie de la caste politique se déchaîne aujourd'hui contre ce mouvement ?
Lors des récentes « Six heures pour nos libertés » a été évoqué le premier discours de Grenoble, celui que Léon Gambetta prononça en 1872, et qui en substance disait : « C’est toujours par la peur, avec la peur, en exploitant la peur, que la réaction triomphe ! Oh ! Débarrassons-nous de la peur en politique ! »
Quelques jours avant les « Six heures pour nos libertés » de Grenoble, voici le vœu proposé par le Rassemblement Citoyen, de la Gauche et des Ecologistes (porté par Emmanuel Carroz, adjoint à l’Egalité des droits et à la Vie associative) lors du conseil municipal du 25 janvier 2016 à l’attention des parlementaires de l’Isère concernant la constitutionnalisation de la déchéance de nationalité.
En tant qu'élu de la République et conseiller municipal de la Ville de Grenoble, difficile de ne pas vivre douloureusement cette journée du 23 décembre 2015.
A Grenoble, comme un lointain écho du temps de la Journée des tuiles, l'oligarchie locale (la « noblesse ») et les médias institutionnels (le nouveau « clergé »), se sont emparés avec fièvre de la commémoration du 5ème « anniversaire » du discours de Sarkozy prononcé à la préfecture de Grenoble le 31 juillet 2010. Pourquoi ce besoin d'auto-justification, 5 ans après ?
Grenoble s'apprête à célébrer pour la première fois la « Fête des Tuiles » en référence à la « Journée des Tuiles » du 7 juin 1788, de laquelle découlèrent successivement l'Assemblée de Vizille et la convocation des Etats généraux du printemps 1789.