Ce matin, très tôt, nous quittons la base avec les parachutistes. Notre blindé nous ramène à Kaboul. A côté de moi, les jambes grelottantes d’un gars sorti par la trappe. Rangers sur le fauteuil, mains sur le gunner, museau dehors… il sécurise notre convoi. Le casque vissé sur la tête, il balaie du regard toute la vallée qui s'étend devant lui, jusqu’à ce que la neige qui lui claque au visage le force à redescendre pour demander une relève. Moi, j’ai encore dans la tête ces images de France, de grèves diffusées en boucle sur bfm tv, à la cantine. Bfm tv est l'une des rares chaînes que l'on capte ici au sommet des montagnes afghanes! La veille au soir, afin de fêter dignement leur dernier jour de mission en base avancée, certains...
Nous rentrons au Gandamak lodge en silence, certains d'avoir vu, vécu quelque-fort que des commentaires à chaud ne feraient que polluer. Je me coucherai tout de même en repensant aux malades rencontrés au village, à leurs plaies recouvertes de morceaux de feuilles de cahier d'écolier ou d'une potion violette à base de gentiane.
Il est mardi matin et notre travail en Afghanistan peut vraiment commencer. La veille au soir, nous avions appris qu'un convoi militaire français partirait à 7h30 pour un village reculé à l'est de Kaboul. Il nous faut pour cela, rejoindre le camp de l'armée par nos propres moyens. En quittant la chambre de notre étrange hôtel, nous croisons un colosse blond qui empeste l'alcool. Il sort enfin du bar; j’irai voir ce qui s’y trame à notre retour... Il parait que c'est le repère kaboulien des fameux agents de sécurité BlackWater et leurs prostituées caucasiennes.
Très tôt, le New York Times (dont le site est bloqué depuis vendredi) publiait en anglais la Charte 08 née de 300 activistes chinois des droits de l'homme qui réclament de Pékin de fortes améliorations sociales politiques et économiques dans leur pays. Dès le lendemain, sur Rue89, Pierre Haski diffusait, pour tous les internautes francophones, une traduction de la charte dans la langue de Molière. Idem pour le spécialiste de la Chine (et médiapartien!), Jean Philippe Béja sur son blog.
Shanghai: ta jeunesse fout le camp! Sur les bancs de la fac, il n'y pas que des étudiants qui rêvent de liberté, de lendemains qui chantent, un pétard à la main. Un professeur d'ancien chinois à l'université orientale du droit et de la politique à Shanghai vient d'en faire la délicieuse expérience. Dénoncé auprès d'un commissariat local par deux de ses étudiants pour le contenu de ses cours jugé contre-révolutionnaire, Yang Shiqun a été sermonné par ses supérieurs et fait actuellement l'objet d'une enquête de police. Il s'en émeut sur son blog personnel: shiqun2007.blog.sohu.com Du coup, les étudiants chinois débattent, déblatèrent et prennent parti.