Assigné à Résistance

Jeudi 16 mars 2017, le Conseil Constitutionnel a pris une décision importante pour les libertés publiques afin de montrer aux décideurs politiques la voie à suivre pour sortir de l'état d'urgence qui commence à peser et à poser problème au quotidien.

Depuis 2008, Kamel Daoudi, accusé sans preuve pour terrorisme en 2001, est assigné à résidence. Déménagements forcés et répétés, au gré des décisions ministérielles ; séparation de ses proches, femme et enfants compris ; multi-pointages quotidiens à la gendarmerie ; attaques de fachos ; il est le K. de Kafka.

Après avoir lu cet article intitulé sobrement "Le Conseil constitutionnel et le casse-tête des assignations" dans la version numérique du quotidien le Figaro, j'ai décidé d'aiguiser ma plus belle plume pour commettre un attentat épistolaire. Voici les (é)preuves du crime... En gras ma réponse à la tribune originale.

Trop dangereux pour être libre, pas assez pour rester en prison. Kamel Daoudi est le plus ancien assigné à résidence de France. Celui qu’on surnommait “le lieutenant de Ben Laden” jure avoir changé, mais le doute plane, semble-t-il, pour toujours. A une lettre près, Kamel Daoudi aurait pu être prix Goncourt. Mais il jouit d’un titre beaucoup moins enviable...

Théo, 22 ans agressé par quatre policiers de la BST (brigade spécialisée de terrain) est la nouvelle victime du système de répression policière. L’incarnation de cette nouvelle police voulue par Nicolas Sarkozy, ministre de l’intérieur a achevé le démantèlement d’une forme de police qui avait d’autres missions en plus d’assurer l’ordre.

Après 10 ans d’assignation à résidence et 12 000 pointages à la gendarmerie, Kamel Daoudi ira-t-il en prison pour un retard de 31 minutes ?

Ma première vidéo, intitulée Assigné à Résistance #01" - Qu'est ce qu'un arrêté ministériel d'assignation à résidence (AàR) ? - Qu'est ce qu'un sauf-conduit ? - Quel est le but politique de l'assignation à résidence ?

Dimanche 27 novembre 2016, Carmaux, Tarn. A peine monté dans l’estafette noire du RAID, je m’assieds sur le siège à droite derrière la place du mort, les menottes aux poignets, les bras en arrière, avec un masque sur les yeux qui ressemble à des lunettes de ski dont les verres ont été rendus opaques.

Avec la nouvelle année grégorienne, viennent toutes les cohortes de résolutions et de vœux. Ce n’est pas mon habitude d’être prolixe pendant cette période où l’on souhaite beaucoup et l’on se réforme peu. Mais pour une fois, je serai un peu plus disert.

Depuis que l’état d’urgence à été décrété et prorogé à maintes reprises, ma situation personnelle et celle de ma famille n’ont cessé de se dégrader. C’est à la lumière de cette histoire personnelle que je me suis permis d’écrire ce petit billet certes corrosif mais je l’espère, bénéfique au moment où une France est en train de sombrer dans la psychose la plus délirante.