Assigné à résidence depuis le 23 avril 2008, je publie dans ce blog quelques billets décrivant ma vie en apesanteur, entre liberté surveillée et confinement forcé.
Mon mari a été condamné définitivement en décembre 2005 pour des soupçons d’appartenance à une « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Ce dossier repose essentiellement sur des aveux extorqués sous la torture. Mon mari a toujours nié les faits qu’on lui a reprochés. Il a exécuté intégralement sa peine.
P. L. alias DesTop , n°1 de la direction des libertés publiques et des affaires juridiques n’a pas grand-chose à voir avec les affaires juridiques et encore moins avec les libertés publiques.
A l'occasion de la journée internationale des Droits Humains du samedi 10 décembre 2022, Le collectif de Défense des Libertés Publiques a publié cette tribune inaugurant une série de débats et d'entretiens qui auront lieu sur la plate-forme Twitch entre le samedi 10 décembre et le mardi 13 décembre 2022.
C’est le propre des dispositifs disciplinaires : plus leur maillage est serré, plus l’individu ciblé sera disposé à se prendre dans ses fils, justifiant à chaque fois un resserrement plus drastique. D’où leur grande proximité historique et pratique avec la punition et le supplice.
J’ai passé la journée à zoner dans l’espace réel où je suis confiné et le cyberespace où j’ai l’illusion d’avoir un peu plus de liberté. Presque quinze ans d’une vie dictée par une administration dans des lieux et avec des conditions encore plus délétères, ont écorché ma pugnacité et ma joie de vivre. Ce texte a été écrit avec ma compagne.
Assigné à résidence en dépit des textes de lois censés limiter cette mesure dans le temps, forcé de déménager du jour au lendemain au gré des décisions ministérielles, séparé de mes proches, contraint de pointer plusieurs fois par jour, chaque jour au poste de police, je me débats dans un labyrinthe administratif...
Cassius Clay alias Mohamed Ali disait : « C’est la répétition d’affirmations qui conduit à la croyance, et lorsque cette croyance devient une intime conviction, des choses commencent à se produire... ».
« La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d’homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux. ». Cet excipit du Mythe de Sisyphe d’Albert Camus est le point de départ de cette réflexion sur ma condition.
Le 27 septembre 2020, j'étais interpellé dans un café associatif d'Aurillac (Cantal) pour un retard de 25 minutes sur le couvre-feu que je dois respecter toutes les nuits entre 21 heures et 7 heures du matin.