Est-il possible de soliloquer en Langue des Signes ? Est-ce qu’on peut faire de la langue de bois avec les mains ? Bref, et si on parlait accessibilité ?
Parfois l’actualité ne respire ni la pleine santé démocratique, ni les lendemains qui chantent. Alors dans ces moments on se mousquetonne à nos rêves et on grimpe vers les sommets.
« ils ne savent plus écrire », « Génération de débiles », « de mon temps… »… Quand ton univers artistique tourne autour de la langue française, il y a nécessairement parmi tes spectateurs les Ayatollah du Bécherel, les ronchons de l’anglicisme et les indignés de l’orthographe...
Un jour avec un pote on a arrêté de lire le Monde Diplomatique. Je crois que c’était après la seconde invasion de l’Irak par les Etats-Unis. Nous étions sans doute déjà dans une forme d’ « Infobésité », très joli mot-valise créé par Alain Damasio.
Récemment je parlais avec une amie de ce sentiment d’impuissance qui nous étreint parfois, de ces peurs qui peuvent essorer par vague nos psychés. J’entends beaucoup parler de la souffrance psychique de la génération des 20-30 ans… Et je me demandais « qu’est-ce qui m’a fait tenir dans les jours obscurs » ?
Un artiste peut passer une vie à tourner autour des questions « comment résister ? » et « Que faire ? »
Pour ma part je me suis intéressé à la question du langage et des mots. Depuis Orwell et l’invention de la Novlangue il n’est pas une semaine où les pouvoirs en place ne produisent pas un nouvel euphémisme, un discret oxymore ou un séduisant anglicisme pour tordre un peu plus le réel.