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Boucles brunes virevoltant autour de son juvénile visage, mains aériennes survolant le clavier de son magnifique piano à queue, Simon Ghraichy donne vie, le temps d’une soirée, à HERITAGES, son dernier album, tout juste sorti en France. Mêlant musique classique et ambiance latino, le jeune virtuose séduit par son interprétation habitée teintée d’espièglerie passionnée. A écouter au plus vite.
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De sa plume acérée, Christine Angot plonge dans ses douloureux souvenirs de fille, de femme, creusant jusqu’à la moelle, jusqu’à l’os son âme, son être, afin de se libérer des démons qui entachent sa singulière relation filiale. Donnant vie à ce texte sombre, clinique, Célie Pauthe signe un spectacle froid qui nous laisse étrangement en retrait malgré un duo épatant de comédiennes. Surprenant !
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Flamboyante, Fauve Hautot brûle littéralement les planches. Sa présence incandescente, son sourire radieux, suffisent à mettre le feu à une salle surchauffée. En véritable magicien du divertissement, Stéphane Jarny fait oublier les quelques faiblesses de ce show enfiévré, intrigue et jeu proche du néant, pour offrir à un public survolté une fête grandiose, un feu d’artifice disco pop enivrant.
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Des airs désuets, des tenues à paillettes, et le Paris gouailleur de 1914 apparaît. Quelques accessoires, une mise en scène ingénieuse et des artistes de talent, nous font voyager à travers le temps, et nous plongent dans ce monde avide de vie, se noyant dans le divertissement et l’alcool. Bienvenue au Cabaret Blanche, fantaisie et féerie vous attendent loin de la guerre et du bruit des bombes.
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C’est la rencontre de deux êtres, deux âmes. L’une distante, froide, cultivée, l’autre désemparée, vibrante, frigorifiée. C’est un huis clos pesant, étrange qui unit les contraires, qui attire les différences. Si parfois le texte frôle le surréalisme, l'abscons, on se laisse séduire par le jeu sensible et intense des deux comédiens, envoûter par la force des mots. Saisissant.
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En dépoussiérant les codes du Français, Christiane Jatahy réussit le prodige de nous ensorceler tout en nous exaspérant. Passée une première demi-heure qui frôle l’ennui, elle nous embarque dans le sillage impétueuxd’une troupe extraordinaire de comédiens qui redonnent au spectacle vivant tout son sens. Fascinant !
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A 34 ans, Thomas Jolly a été sollicité pour faire la réouverture de l’Opéra-Comique en ce mois de février 2017. Alors que s’achèveront bientôt les travaux de cet ancestral théâtre, c’est la scène mythique du théâtre du Châtelet qui servira d’écrin à son Fantasio, une pièce opératique d’Offenbach, tombée dans les oubliettes peu de jours après sa création, en 1872. Rencontre.
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Monstre sans âme qui dévore tout, machine infernale, vénéneuse, monde glaçant où l’humanité n’a pas sa place, le libéralisme à tout crin dévoile sa mécanique implacable, sa froideur féroce dans cette transposition normande de la pièce de Jerry Sterner. Avec ingéniosité, Robin Renucci signe une farce noire et burlesque, une confiserie aigre-douce qu’on avale avec délice.
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Dans un univers fait d’interdits et de préjugés, deux mondes vont se télescoper, deux êtres se rapprocher, deux femmes s’aimer. Portée par la mise en scène toute en délicatesse d’Anne Bouvier et le jeu sensible et fin de trois comédiennes, la pièce de Joëlle Fossier est une ode à la différence et la tolérance qui interroge ingénieusement nos consciences. Un joli moment hors du temps, du monde.
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C’est un flot de paroles ininterrompu. C’est une bande de « loosers » flamboyants, pathétiques, une meute de loups affamés . C’est l’humanité qui vacille, vérolée par le système, un monde qui s’écroule pourri de l’intérieur. Dans les mains expertes de Pierre Notte, la révolte des indignés de Lagarce brille, scintille. Une farce noire, délirante et burlesque à savourer avec un indicible plaisir.