En mai 2020, nous sommes dans l’obscurité du grand renfermement covidien. Après des semaines à faire autre chose que de la psychiatrie, voilà que l’antipsychiatrie covidienne se mute en une nouvelle forme de système asilaire qui se légitime du virus pour enfermer avec des règlements d’exception.
Depuis le début de la pandémie, un spectre hante l’avenir de façon insistante: celui de la poursuite et du renforcement des politiques des morts-vivants ragaillardies par la crise du COVID. Un exemple avec la réforme du financement de la psychiatrie.
Donc aujourd’hui, les soignants et les directions des hôpitaux publics reçoivent une lettre pleine de «reconnaissance » et de « gratitude » de la part du directeur général de l’agence régionale de santé d’Ile de France et dans le même temps on apprend par Mediapart que les affaires continuent « buisness as usual ».
Depuis bientôt quinze jours, nous avons dû nous adapter à la situation nouvelle qu’impose le confinement de la population. La transmission possible du virus impose des règles strictes dans les lieux de soins allant à rebours de ce qui permet habituellement le soin psychique. Depuis deux semaines, un genre nouveau d’anti-psychiatrie dicte les règles de la psychiatrie confinée.
En tant que citoyens, nous ne pouvons qu’être révoltés par la décision du gouvernement de faire passer en force la réforme pour la privatisation universelle des retraites via le 49.3. Le principe de précaution devrait s’appliquer aussi aux gouvernants et à leurs décisions politiques.
Depuis quelques jours, les réseaux sociaux s’enflamment suite à une vidéo de « Data Gueule » sur la santé mentale intitulée « Santé mentale : la came isole ». Comme c’est souvent le cas avec ce sujet, dès que l’on sort des lignes consensuelles habituelles, les attaques pleuvent « au nom de la science ».
Nous reproduisons ici la lettre ouverte qu’adresse l’ensemble de l’équipe du secteur psychiatrique d’Asnières sur Seine aux tutelles (ARS, ministères, élus) et aux citoyens. Pour comprendre les effets concrets des politiques criminelles actuelles.
C’est la question que nous posent les réformes successives de la santé et l’ensemble du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2020. Mobilisation générale ce jeudi 14 novembre.
Le monde de la santé est en ébullition, la psychiatre toujours en feu et ses pompiers pyromanes sont aux commandes. La lutte à venir est nécessaire, décisive pour « réxister ». Rendez-vous le 14 novembre pour la mobilisation nationale de la santé et pour l’AG du printemps de la Psychiatrie fin novembre.
Collectif inter urgences, printemps de la psychiatrie, mobilisation du travail social, dans les EHPAD, pompiers : l’heure est à la construction de sanctuaires.