Les débats actuels sur la liberté de la presse, la liberté d’expression et la laïcité rencontrent un obstacle : la religion ne se discute pas, sauf entre théologiens. Avec un détour par les États-Unis et le point de vue de Henry D. Thoreau.
Depuis les États-Unis, le linguiste Noam Chomsky apporte un avis discordant sur le kaléidoscope d’évènements qui, en janvier, ont secoué Paris, la France, voire le monde : peu sensible aux marches silencieuses qui se sont déroulées dans tout le pays, il perçoit une autre violence qui pourrait bien jouer un rôle dans le déclenchement des actes terroristes et dans le soutien relatif qui leur est accordé par ceux qui sont marginalisés.
L’actualité américaine est ponctuée par des tueries perpétrées dans des écoles ou des centres commerciaux. On peut s’interroger sur l’incapacité des États-Unis à prendre des mesures pour protéger la population, voire sur le sens de l’acceptation fataliste des ravages causés par les armes à feu.
En 1954, la Cour suprême des États-Unis a décidé la déségrégation du système scolaire public ; soixante ans après, il reste d’importantes poches de ségrégation dues à l’abandon par les tribunaux et les États des diverses politiques d’intégration ; on assiste à un subtil processus de re-ségrégation.
Dans un pays où la religion a toujours été identitaire, liée à la période héroïque de la colonisation au xviie siècle (celle des « Pères pèlerins »), où la séparation des églises et de l’État n’a jamais coupé la vie politique de la religion, au point que les hommes politiques arborent leurs appartenances et croyances religieuses à la boutonnière, la suppression programmée de nombreuses paroisses ne peut passer inaperçue.