Pas un sujet d'actualité dans l'information télévisée d'aujourd'hui sans l'omniprésence de micros-trottoirs, cette forme démagogique du reportage qui vient agrémenter le discours du journal télévisé par des points de vue anonymes captés au hasard des rues, des lieux, des trottoirs…, points de vues censés être représentatifs d’une certaine opinion publique sur un sujet donné.
Le 16 juin 2019 a été célébré le 150ème anniversaire de la “Fusillade du Brûlé“ à La Ricamarie dans le sud de la Loire. Emile Zola s’inspira en partie de cet événement pour écrire “Germinal“ (voir réf). Plus tard, pour un de ses deniers romans “Travail”, Zola résidera quelques temps à Fraisses et Unieux chez ses amis Ménard-Dorian pour observer et décrire les aciéries et leurs univers.
Le film “Sans-adieu“ de Christophe Agou est une caricature. Une caricature de caricature on pourrait même dire. Déjà “Profils paysans“ de R. Depardon avait suscité beaucoup de critiques de la part de documentaristes, avec “Sans-adieu“ on a une même facture (fracture) à la puissance dix.
En quelques décennies, la façon de photographier le geste de révolte à changé.
Du regard accompagnant le manifestant d'hier, au regard frontal d'aujourd'hui, c'est le positionnement du spectateur qui se trouve inversé par ces points de vue opposés.
Si l’on ne peut que se réjouir de la victoire des protagonistes de ce film dans leur lutte contre Bernard Arnault, la forme du film, en revanche, pose beaucoup de questions.