Qui ignore encore que nos élu·es touchent des indemnités mirobolantes, bénéficient de privilèges exorbitants, ne paient rien et, parfois, pillent les caisses publiques ? Il suffit de comparer avec la Norvège pour mesurer l’abîme.
J’ai recueilli le chien d’Erdal.Erdal est turc. Il à 52 ans. Il vit seul dans un logement glacé l’hiver, étouffant l’été, une passoire thermique comme on dit. Il travaille comme serveur dans un bar, tandis que ses amis, eux, sont tous bûcherons. il à fait un arrêt cardiaque.
L’école n’instruit plus, la santé ne soigne plus, le salaire ne permet plus de vivre décemment, et l’environnement nous empoisonne. Voilà le tableau. On appelle ça le progrès. Ironie du sort : jamais le mot n’a été si galvaudé.
J’ai relu Georges Bataille. Ce penseur honni par une partie de l’intelligentsia française, car il n’a jamais cherché à plaire. Il a pris une autre voie — une voie obscure, dérangeante, mais d’une puissance rare. Une voie qui bouscule les dogmes, les tabous, et les illusions de pureté.
Quand Pascal Praud dîne avec Nicolas Sarkozy à la veille d’un procès, quand Causeur déroule le tapis rouge à des penseurs réactionnaires pour nous convaincre que la Terre est plate, quand le JDD se transforme en porte-voix des puissants et des haineux… il devient urgent de redéfinir ce mot galvaudé : journalisme. Une notion aussi floue aujourd’hui que celle de « travail ».