Le blog de Nathalie Achard

Depuis quelques jours, de multiples prises de parole évoquent l’après-crise sanitaire. La plupart de ces voix s’accordent à dire que ça ne pourra pas être comment avant. Et pourtant, même sous ces mots réformateurs, grondent souvent les anciens schémas de pensée qui ont accouché de la situation actuelle.

Il y aura un avant et un après. Emmanuel Macron ne cesse de l’évoquer et pourtant rien, ou si peu, dans ce qui est proposé, demandé, exigé par ce gouvernement ne reflète cette réalité lourde de sens. Un avant et un après, cela signifie que peu de choses seront à l’identique. Et pourtant, tout ce qui est entrepris vise à conserver le modèle tel qu’il est.

À J9, la question est déjà posée : est-ce que ce confinement aura des impacts psychologiques ? Il semblerait que oui puisque nous allons dépasser la barre fatidique des 10 jours d’enfermement. L’occasion de découvrir collectivement ce que notre société choisit de faire subir aux femmes et aux hommes en prison.

Aux quatre coins de la France, le confinement continue à se vivre à géométrie variable alors que les services hospitaliers, déjà exsangues, se prépare à faire face, cette semaine, à une effroyable vague de contaminations. Et les confiné·e·s nourrissent une colère de plus en plus forte en voyant que d’autres choisissent de ne pas « rester chez eux ».

J4, alors que nous sommes à peine embarqués sur le frêle esquif du confinement collectif, les réseaux sociaux débordent de propos agressifs et de jugements péremptoires sur les stratégies des uns et des autres pour traverser ce moment inédit. Décryptage.

« Ce que je fais est indispensable » est sans doute la croyance qui explique la raison de cette agitation qui électrise encore nos villes, pourtant soumises au confinement.

« Il y a trois poisons dans notre conscience. Dans la tête, il y a le doute. Dans le cœur, il y a la colère. Dans le corps, il y a la peur. » Ces mots d’Yvan Amar résonnent depuis ce matin, et j’ai eu envie de les explorer à ma façon en lien avec ce qu’il se passe en ce deuxième jour (officiel) de confinement. Et de vous partager la pétition « Pour rester chez soi, il faut un toit ».

Hier soir, le président de la République a prononcé six fois de suite cette phrase : « C’est la guerre. » Quelles peuvent être les conséquences réelles de ce choix de posture ? Ne sont-elles pas potentiellement aussi préoccupantes que celles du virus lui-même ?

Ce week-end, il y a eu bataille entre la team « Laissez-nous vivre, on fait ce qu’on veut » et la team « Restez chez vous, on est tous responsables ». Comment se fait-il qu’au regard de la gravité de la situation, nous peinions à créer la team « Protégez-vous, protégeons-nous » ?

Les médias me disent : « On aimerait bien vous solliciter, mais y a-t-il un rapport entre le Covid-19 et votre livre qui traite de coopération et de Communication NonViolente ? » N’étant ni médecin ni virologue, je serais bien mal placée pour en parler. Et pourtant…