Enseignante-chercheure. Commissaire d'Art(s). Analyste-blogueuse spécialisée dans le cybermonde au Sud du Sahara, notamment dans l'impact des réseaux sociaux sur la communication politique et institutionnelle en Afrique francophone.
DAKAR - SENEGAL
Les langues africaines sont littéralement dévorées chaque jour à travers une glottophagie institutionnalisée par le simple fait qu’elles sont frappées de diglossie par leurs propres systèmes de production à l’intérieur de leurs territoires politiques d’expression.
Tel l’hologramme de la vie, dès l’instant où un objet est imprimé sur la pellicule ou ‘immortalisé’ dans un documentaire ou un reportage, toutes les dimensions du monde réel sont annulées, morcelées par les prises de vue. En dématérialisant le monde qui nous entoure, l’image du réel prend le pas sur le vécu et la notion d’authenticité s’évapore faisant émerger ainsi ‘la disparition du réel’.
Hacking électoral in fabula (2)
Dans un processus électoral où aussi bien le dépouillement, le décompte que tout le processus se déroulent de façon manuelle, le ‘hacking électoral’ est une hérésie.
Les dernières élections présidentielles au Gabon ont élevé le storytelling en Afrique francophone au rang d’un nouvel art rhétorique avec la mise en scène d’un récit où la machination machiavélique et la diversion de masse à visée instrumentale ont offert, par l’entremise d’acteurs de haut niveau, une nouvelle appréciation, une autre appréhension du discours ‘officiel’ et ses aspects figuratifs.
Les cybercitoyens, jeunes la plupart, ne sont plus « conformistes » comme l’étaient leurs parents. Ils s’informent d’une autre manière et suivent d’autres règles culturelles. En effet, leur nouvelle conscience citoyenne, c’est-à-dire l’omniprésence de la politique dans leur quotidien et l’implication que cela sous-tend, s’observent en partie par le recours au cyberactivisme.
Avec le digital, la politique et la communication dans l’espace public en Afrique ont acquis une nouvelle autonomie inenvisageable il y a quelques années, les plateformes numériques et les nouveaux «espaces sans lieu(x)» vendent des alternatives permettant que n’importe quel potentiel parti, leader ou voix émerge du cyberespace pour un éventuel impact sur «le terrain».
Inspirée par l’actualité portant sur l’état de santé actuel du Chef d’Etat gabonais, ma réflexion interroge la loi de l’omerta coutumièrement entretenue sur la santé des présidents africains.