Alors que le récit dominant enferme le Tibet dans l’image d’un territoire à « moderniser », on oublie qu’il fut pendant plus de mille ans l’un des grands centres intellectuels de l’Asie. Sa tradition philosophique et spirituelle, encore vivante aujourd’hui, mérite d’être reconnue à sa juste mesure.
Le film explore le concept du « bardo », l'état intermédiaire, l'un des concepts les plus insaisissables et souvent mal compris du bouddhisme tibétain. Le film est un voyage à travers l'entre-deux, un royaume où la vie et la mort, la conscience et l'oubli, convergent.
« State of Statelessness - Tales from the Tibetan Diaspora » est à la fois familier et captivant – c’est une douce invocation. Imaginez un kaléidoscope sinueux, une méditation sur l’exil, l’identité et le déplacement - à la fois métaphysique et temporel.
Ce que fait Pékin au Tibet est une entreprise coloniale dans sa forme la plus crue, maquillée en projet éducatif et en progrès social. La colonisation ne bombarde pas toujours. Parfois, elle sourit et fait son numéro devant la caméra.
Comment une gauche qui se dresse contre toutes les formes d’impérialisme et défend les peuples opprimés peut-elle faire preuve d’une telle discrétion, voire d’une telle complaisance vers Xi Jinping, Poutine etc ? La critique de Pékin semble parfois éviter, par crainte d’être assimilée à un « alignement atlantiste » ou à une critique du modèle « non-libéral-capitaliste ».
Pour moi, la langue tibétaine a un rythme doux et constant dans le fait de porter sa patrie dans la bouche. Je continue de le parler pas seulement avec ma langue, mais avec ma mémoire, mon désir, et une sorte de détermination silencieuse. Grandir en exil signifiait que le tibétain n’était jamais simplement une langue, mais c’était un lien.
Mais la palme revient sans doute aux militants occidentaux pro-Chine, ces communistes de canapé qui n’ont jamais mis les pieds au Tibet, et qui citent Mélenchon, Vivas et compagnie comme sources définitives sur le sujet. Ceux-là vous diront, avec un sérieux déconcertant : « Le Tibet avant 1950, c’était l’enfer féodal ! »
Ce dernier mouvement en faveur de l’ « unité ethnique » s’inscrit dans le cadre plus large du projet colonial de la Chine au Tibet. Par des politiques d’assimilation forcée, Pékin cherche à dissoudre la spécificité culturelle tibétaine et à mouler toutes les minorités ethniques dans une identité chinoise Han homogène.