Je publie dans Mediapart des articles qui interrogent le contemporain, tantôt avec les outils du psychologue, plus analytiques, tantôt avec ceux de l'écrivain, qui captent le concret,
Où sont passées certaines nuances pourtant prévues par la langue, mais qui semblent actuellement ne plus être décodées par les lecteurs ou auditeurs des différents médias ? Il en résulte des ripostes féroces, embarrassantes pour les auteurs, autant qu’inutiles, puisque, sur le fond, à y bien regarder, tout le monde était d’accord…
Le documentaire Petite fille a suscité à juste titre des commentaires élogieux : il met en lumière la souffrance des enfants dont le genre ne correspond pas à leur sexe, et la souffrance de leur famille ; il contribue, en montrant du vrai et du beau, à dé-stigmatiser ces situations. Mais suffirait-il que chacun puisse se voir reconnaître l’identité qu’il a choisie pour que tout aille au mieux ?
La Covid-19 et les différents confinements ont accéléré l’évolution vers un « monde à distance », avec en particulier l’usage de plus en plus incontournable des Nouvelles Technologies. Or les effets délétères de la dissociation entre les nécessités vitales assurées par une machine et le réconfort du contact ont été expérimentalement démontrés dans les années 60 par le psychologue Harlow.
L’assassinat d’un professeur le vendredi 16 octobre à Conflans-Sainte-Honorine est l’occasion de revenir sur les discours habituellement tenus suite à ce type d’évènement. Ceux-ci se polarisent dans deux directions : d’un côté la peur, de l’autre l’affirmation du droit à la liberté d’expression sans filtre. Y a-t-il encore place pour des positionnements plus nuancés ?
Le confinement semble inaugurer une période disruptive. Pourtant on peut aussi y voir une triste continuité, voire une accélération dans la bascule vers un « tout virtuel », qui fait du monde physique une dépendance désaffectée et nous rend absents à nous-mêmes. Les initiatives solidaires qu’on constate néanmoins sont-elles des surgeons de vie vivante, ou des exceptions qui confirment la règle ?
Dans la controverse de ces jours derniers, qui a opposé certaines déclarations du pape et la réplique d’associations LGBT, manque une position tierce que nous voudrions rétablir : celle qui, appuyée sur la psychanalyse actuelle, présente l’homosexualité comme construction psychique répondant à certaines stratégies inconscientes ; ni maladie mentale, ni comportement « allant de soi ».
A partir de son expérience de psychologue-psychanalyste auprès de personnes en précarité, l'auteur cherche à déconstruire les représentations de l'aide et des personnes aidées telles que véhiculées par le discours présidentiel et gouvernemental. La situation actuelle réclame d'autres réponses que la stigmatisation et l'orthopédie des exclus pour les soumettre à un ordre destructeur.