On ne reçoit pas sereinement le dernier film de Nadav Lapid, Oui. On peut d'ailleurs supposer que le réalisateur cherche tout sauf le confort des spectateurices. Mais cette critique puissante et radicale d'une société israélienne qui s'abîme dans un nationalisme guerrier est une expérience formidable, à la fois grand récit politique et célébration des pouvoirs du cinéma.
Kouté Vwa de Maxime Jean-Baptiste, sorti le 16 juillet, est un beau film sur le deuil et la réconciliation. La voix de Nicole, femme libre et déterminée, résonne au long du récit ponctué de plans stupéfiants sur la puissance bienfaisante de la musique. C'est aussi un film sur la transmission, par une grand-mère à son petit fils, de la force du pardon.
Le magnifique film de Pedro Pinho, Le rire et le couteau, primé à Cannes, à voir cet été, offre 3h31 minutes de sensualité sur fond de prise de conscience par un ingénieur blanc européen en mission humanitaire dans un territoire qu'il découvre – celui de la Guinée Bissau - des logiques de domination dont il est, à son corps défendant, le révélateur.
Alain Gomis dont le dernier film, Dao, devrait bientôt sortir sur les écrans est un des cinéastes les plus talentueux de sa génération : voir le formidable Félicité (2017). Mais c’est d’un autre chef d’œuvre qu’il sera question ici, un documentaire, construit à partir d'archives inédites de décembre 1969, sur Thelonious Monk : c'est Rewind and Play (2022).
À l'occasion de la ressortie sur les écrans d'une partie de la filmographie d'un des maîtres du nouveau cinéma taïwanais, disparu en 2007, Edward Yang, la découverte très stimulante de Confusion chez Confucius, film au titre énigmatique, est l'occasion de découvrir un cinéaste virtuose, résolument contemporain et ancré dans un territoire – la ville de Taipei à Taïwan.
Décédé ce samedi 5 juillet, Jean-Pierre Thorn a documenté magistralement les luttes ouvrières et a donné une visibilité et une dignité aux dominé.es des marges, géographiques et sociales. Dans L'âcre parfum des immortelles (2019), il parle de lui et de celle qu'il a aimée. Le "je" affleure sous le "nous" et c'est très beau.
La découverte, depuis quelques années, d'un maître du cinéma japonais passé sous les radars, Shinji Sômai (décédé en 2001), est un bonheur. Après Le déménagement et Typhoon Club, la sortie de Jardin d'été confirme, entre autres talents et singularités du réalisateur, son regard extraordinaire sur l'enfance, univers à la fois sombre et lumineux où se déploie la magie de son cinéma.
Le film Le rendez-vous de l'été de Valentine Cadic, sorti le 11 juin 2025, vaut à la fois par la justesse et la tendresse du regard portée par la réalisatrice sur une jeune femme d'aujourd'hui plongée au cœur - mais aussi à la marge - d'un évènement planétaire (les Jeux Olympiques de Paris 2024) et par la sensibilité bouleversante qui irrigue le jeu de l’interprète principale, Blandine Madec.