[Rediffusion] Marie-Claire Chevalier est morte le 23 janvier, à 66 ans. En 1972, inculpée pour avoir avorté, elle avait accepté que Gisèle Halimi transforme son procès en plaidoyer féministe pour la liberté de disposer de son corps. Pas facile d’être une avortée médiatisée à 17 ans, à une époque où la mainmise patriarcale sur le corps des femmes n’est encore qu’à peine desserrée.
Olympe de Gouges était partisane de l'abolition de l'esclavage. On lui a reproché de ne pas l'avoir été sans ambiguïtés. Afin de juger de l'engagement de cette autrice féministe du XVIIIe siècle, voici trois textes qui dénoncent l'inhumanité avec laquelle les Noir·es sont traité·es. Ils ont été choisis par Béatrice Daël, qui a achevé en 2017 l'édition de ses œuvres complètes.
Michelet n'est pas un historien féministe... du moins pas de son plein gré. Explorons quelques-unes des contradictions qui sous-tendent son récit de la ténacité héroïque avec laquelle une mercière parvint à mettre un terme à l'arbitraire des enfermements dans la Bastille ou encore celles qui émaillent son géniale portrait d'Olympe de Gouges.
Féministe, dramaturge, philosophe et pamphlétaire, Olympe de Gouges refuse de quitter l'arène politique quand les plus à gauche des Révolutionnaires en chassent les femmes. Autodidacte, elle commence à écrire à 35 ans environ. Son œuvre est loin de se limiter à la fameuse Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, rappelle son éditrice, et son premier engagement fut contre l'esclavage.
[Rediffusion] Dans cet entretien réalisé en 2016, peu de temps avant sa mort, la linguiste et psychanalyste Anne-Marie Houdebine, figure majeure de la féminisation des titres, évoque son féminisme naissant, quand, professeure dans le secondaire, elle était déjà passeuse de lettres, d’images ou de frontières et aspirait à une sexualité libre.
Dans cette partie de l’entretien que nous avons eu par écrit au cours du printemps et de l’été 2016, la linguiste et psychanalyste féministe Anne-Marie Houdebine évoque Luce Irigaray puis son passage éclair à Psy et Po dans les années 1970. Elle décrit aussi le langage comme un carcan qui d’emblée entrave les femmes et déplore l’abandon des ABCD de l’égalité, destinés à lutter contre le sexisme.
Deuxième partie de mon entretien avec Anne-Marie Houdebine. Pionnière de la féminisation des noms de métier en France, elle joua un rôle clé dans la commission chargée par Yvette Roudy de formuler les règles d'une langue paritaire. Elle explique ici ses réserves à l'égard de l'écriture féminine et précise sa conception du sujet, astreint, mais non figé dans une essence ni un destin.
Linguiste et psychanalyste féministe, Anne-Marie Houdebine œuvra au retour des noms de métier au féminin, au fil de ses nombreux travaux universitaires, mais aussi en 1984-1986, au sein de la Commission de terminologie créée à cet effet par Yvette Roudy. En 2016, peu de temps avant sa mort, elle avait accordé au blog Féministes en tous genres un long entretien, que je republie aujourd'hui ici.
Le 4 avril 2021 ce sera le cinquantenaire du Manifeste des 343, coup médiatique qui mit au centre des débats le droit des femmes à disposer de leur corps. Un documentaire se prépare longtemps à l’avance. Interview de sa scénariste, Adeline Laffitte, autrice aussi d’un roman graphique sur le même sujet.
Le 5 avril 1971, 343 femmes déclarent dans Le Nouvel Observateur avoir bravé l’interdiction de l’avortement. Parmi les signataires de cet appel à sa légalisation, des intellectuelles et des actrices célèbres. Par qui est comment ce coup d’éclat médiatique fut-il orchestré ? Le documentaire « Je suis l’une d’elles » donne la parole à ses protagonistes. Interview d’Adeline Laffitte, sa scénariste.