Grâce à Chris Lavaquerie-Klein et Laurence Paix-Rusterholtz, les filles peuvent faire connaissance avec 25 déesses qui piétinent allègrement l'éternel féminin et ses stéréotypes. Un dieu sur 2 est une déesse s'adresse aux enfants, mais les adultes y feront aussi des découvertes, et les illustrations de Clémence Pollet sont superbes. Entretien avec les autrices.
La déclaration de la femme et de la citoyenne est désormais considérée comme l'un des textes fondateurs du féminisme. Et nombreuses sont celles et ceux qui voudraient que son autrice soit panthéonisée. Mais des esprits chagrins jugent qu'une royaliste ne peut figurer dans le temple républicain. Et si le royalisme d'Olympe était républicain ?
Dans Le Prince philosophe, vraisemblablement dicté en 1788, Olympe de Gouges déploie un programme politique grâce auquel les femmes pourraient devenir des sujets à part entière.
Le féminisme d'Olympe de Gouges, non exempt de préjugés, n'en est pas moins vigoureux. D'elle, on connaît surtout La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Mais elle a aussi écrit de la fiction. Dans Le Prince philosophe, conte romanesque qui comporte une dimension féministe, elle invite les femmes à collaborer au bien commun, comme dans le Postambule de la Déclaration.
Reçue major à l'agrégation d'histoire, chercheuse en histoire des femmes, Catherine Marand-Fouquet n'est pas recrutée par l'Université, qui lui préfère systématiquement des hommes. Elle proteste : "voie maxi barrée". En 1989, alors que le Bicentenaire fait la part belle et exclusive à la Révolution au masculin, elle épouse la cause d'Olympe de Gouges...
Entretien avec l'historienne Catherine Marand-Fouquet. Elle bataille depuis le Bicentenaire de la Révolution française pour que l'autrice de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne soit honorée et nous donne RDV le 5 novembre à 15 h devant le Panthéon. Retour sur la notoriété croissante de celle qui fut décapitée pour avoir refusé de renoncer à la liberté d'expression.
Spécialiste du matrimoine, metteuse en scène et comédienne, Aurore Evain ne recule ni devant les préjugés ni devant les défis. C’est elle qui a redécouvert le terme autrice et lancé l’idée des journées du matrimoine. Rien d’étonnant donc à ce qu’elle ait théâtralisé de façon vivante, drôle et convaincante l’enquête qui a conduit Robin P. Williams à attribuer l’œuvre de Shakespeare à Mary Sidney.
Pas bien réparée de cassures et blessures faites par une succession de relations toxiques depuis l’adolescence, L., une chroniqueuse littéraire qui fait ses débuts à la télévision, se laisse embarquer dans des pratiques SM en distanciel. Le séducteur et maître de cérémonie est un journaliste célèbre, un « cumulard des médias ». Mais L. est aussi une romancière...
Le procès de Bobigny, en 1972, mit fin à la répression de l’avortement et hâta sa libéralisation. Mais à son issue, Marie-Claire Chevalier, la jeune avortée dont la relaxe fit la une des journaux, est restée engluée dans un vécu traumatique. À l'origine de son avortement, un viol, dont elle se sentait coupable. La dénonciation féministe de la culture du viol n'en était encore qu'à ses prémisses.
[Rediffusion] Marie-Claire Chevalier est morte le 23 janvier, à 66 ans. En 1972, inculpée pour avoir avorté, elle avait accepté que Gisèle Halimi transforme son procès en plaidoyer féministe pour la liberté de disposer de son corps. Pas facile d’être une avortée médiatisée à 17 ans, à une époque où la mainmise patriarcale sur le corps des femmes n’est encore qu’à peine desserrée.