« Dans l'Ain, la lutte contre le ragondin s'intensifie. Arrivée au milieu des années 80 dans ce département, la bête d'Amérique du Sud fait pas mal de dégâts dans les cultures. Le Conseil départemental verse désormais 3 euros par queue aux piégeurs. »
Il est 9h30. Je me lève. C'est le 2 octobre, je regarde mon compte bancaire, toujours à moins 206 euros car mon salaire n'a pas encore été versé. Deux jours d'oubli de ma patronne - à moins que ce soit le délai bancaire -, deux jours de plus à me demander ce que je ne vais pas manger.
Les manifestants arrivent place Saint-Anne, à Rennes. Vêtus pour la plupart de noir, en signe de deuil mais aussi de manière à être confondus dans une foule. La police est déjà sur place : les fouilles débutent.
Si le 49.3 fait tapis au parti d'extrême droite, n'oublions pas qu'il l'est aussi pour des groupuscules affiliés à la même idéologie, qui sévissent par exemple dans les facultés, flairant que les sentences - dans ce climat qui ne cesse d'évoquer les violences d'une ultra-gauche - ne tomberont pas.
Ce jeudi 16 mars, alors que le gouvernement procède à nouveau au 49.3, les lacrymogènes pleuvent sur la place Saint-Anne de Rennes. Les manifestants se bousculent, et dans un bar débute une discussion entre deux femmes : une jeune active et moi, étudiante en philosophie. Elle dénonce les casseurs. J'essaie de lui rappeler la généalogie du terme.