Le blog de Altiliger

Le dernier rapport de B’Tselem, publié aujourd’hui, 3 décembre 2024, révèle une nouvelle réalité insupportable : des mauvais traitements systématiques et graves infligés aux Palestiniens par les soldats israéliens au centre d’une grande ville de Cisjordanie (Hébron).

Ce billet est un des derniers que j'écris. Il arrive à la fin de mon abonnement à Mediapart, sans qu'il l'explique, ça n'est pas son objet. Il est inspiré d'un rien, d'un presque rien accidentel. J'ai rédigé quelques autres billets de petites audiences. Celui-ci n'a guère de chance d'être lu plus qu'eux. C'est au fond de peu d'importance.

Pour avoir dénoncé au Conseil de sécurité des Nations unies la guerre conduite par Israël à Gaza et dans les Territoires occupés, la directrice de B'Tselem, Yuri Novak est l'objet d'attaques et de menaces visant à l'arrêter, à la juger voire à la déchoir de sa nationalité.

Rubrique nécrologique post-électorale. On a trouvé un cadavre. Lardé de coups de couteaux, découpé en morceaux, démembré et dispersé. On ignore d’ailleurs, les légistes sont perplexes, si les morceaux retrouvés appartiennent bien au même cadavre.

“Les palestiniens n’ont jamais existé”, Mme Golda Mair première ministre -1969.  Le faible (le colonisé, le dominé, le subordonné, l’exploité, l’aliéné) est toujours piégé. Qu’il subisse ou se révolte.

D’avoir été persécuté n’incline pas nécessairement à la compassion, à la magnanimité, à la compréhension des souffrances de l’autre. Peut-être même cela peut-il rendre plus imperméable, plus étanche, en vertu de ce que chaque souffrance et chaque souffrant a tendance à se manifester et à se considérer comme unique et incomparable.

L’État d’Israël est innocent de tout ce qu’il fait et de tout ce qui lui arrive. Les Palestiniens sont coupables de tout ce qui leur arrive et évidemment de tout ce qu’ils ne font pas, de ce qu’ils font, mais en premier lieu de ce qu’ils sont, c’est-à-dire d’exister.

"Ne te courbe que pour aimer". René Char Sommés de courber l'échine, mis en demeure de se terrer, expulsés des villes, des places, des rues ou prisonniers d'elles, encerclés et brutalisés, contraints à se taire, obéir, subir, accepter toujours, honteux de ce que l'on veut faire de nous, nous pouvons encore choisir. Modestement, humblement, pacifiquement, impuissant encore, j'ai choisi.

Il est des peuples qui embarrassent. Qui embarrassent qui les opprime comme ils embarrassent les bonnes consciences dérangées dans leur quiétude. Le mieux serait au fond qu’ils disparaissent. Les Palestiniens en sont. Avec d'autres. "Seuls, nous sommes seuls jusqu’à la lie S’il n’y avait les visites des arcs en ciel.» Mahmoud Darwich